Page:Allais - L’Arroseur.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


L’inattendue Fortune


Tel que vous me voyez, mesdames et messieurs, je suis détenteur d’une somme de 10 000 francs (je dis dix mille) qui glissa dans les replis de mon portefeuille, par une bien inhabituelle trémie.

Cet or (d’ailleurs en papier) n’est pas le fruit d’un âpre et incessant labeur.

Il ne me fut donné par aucune âme compatissante.

Il ne me vient ni du jeu, ni d’un heureux pari, ni d’un habile chantage.

Je ne l’ai ni volé, ni emprunté, ni trouvé dans la rue.

Alors, quoi ?

Ah ! voilà !

… Il y a quelques semaines, j’ai dû me mettre en quête d’un appartement (celui que je possédais auparavant ne convenait plus à mon nouveau genre d’industrie).

Ah ! que j’ai gravi d’étages ! J’en ai descendu beaucoup aussi, avant de découvrir le sweet home idéal !