Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

X

Le « mentor » de Jean

Lorsque tous les yeux se furent amplement rassasiés du splendide panorama qui se déroulait autour du puy de Sancy, on se disposa à prendre le chemin du village des Bains.

Jean fit signe à l’Allemand, et celui-ci époussetant son veston pour se donner une contenance, se coiffant de sa casquette par-dessus son mouchoir rouge, vint avec docilité se ranger à la file.

La route à suivre, celle que prenaient d’ordinaire les guides, n’offrait de danger d’aucune sorte. L’un des guides marcha devant, suivi de près par les deux gentilles sœurs ; sir William et sa femme avançant d’un pas plus lent, qui mettait une distance entre eux et le premier groupe ; derrière eux Jean entraînait Maurice un peu loin de l’Allemand, pour ne pas être offusqué par la présence du détestable étranger, dont il s’effrayait plus qu’il n’osait se l’avouer. Celui-ci, précédé du fils de sir William et de sir Henry, était accompagné par les deux autres guides, qui ne se gênaient pas pour échanger dans leur patois et quelquefois dans un français mêlé de gasconnage et additionné du grasseyement provençal, les observations que leur suggérait la mine confuse du pseudo-aliéné.

On avait à faire de sept à huit kilomètres, mais en descendant toujours, — une belle promenade. Ce fut d’abord un chemin en zigzag, au bout duquel s’ouvrait le col de Sancy ; c’est à ce col que s’arrêtent les chevaux des touristes qui montent vers le puy. En cet endroit le vent souffle parfois avec une violence extrême. Un peu plus loin on laissa à droite le Pan-de-la-Grange, sur