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XVII

La famille de sir William

Le lecteur ne sera pas trop surpris d’apprendre que le jour suivant, Jean, comme un simple touriste, se trouvait au bord du Cher, en compagnie de son protecteur, le savant, et du fidèle Vidal, au bout du pont sur lequel est bâti le château de Chenonceaux. M. Pascalet avait tenu absolument à garder encore quelques jours auprès de lui le petit Parisien, malgré l’impatient désir qu’il montrait de recouvrer sa liberté de mouvements.

Jean s’était empressé d’écrire à Bordelais la Rose pour lui faire connaître le résultat de son voyage en Touraine. Il ne voulait, du reste, rien entreprendre sans avoir reçu de Mauriac la réponse de son ami.

Libre d’esprit, il était donc en admiration, ainsi que le musicien Vidal, devant cette maison de plaisance, si élégante et si coquette avec ses pignons, ses tourelles et ses hautes cheminées. Il y a plus : vue de la rive, elle semble suspendue entre le ciel et l’eau comme un mirage qui va s’évanouir. En réalité, elle ne tient au sol que par les piles étroites du pont qui la supporte. Comme on l’a dit, Chenonceaux semble assis sur un rayon de soleil.

Quelles que soient les curiosités que recèle à l’intérieur cette ancienne résidence royale, pleine encore du souvenir de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis, le petit Parisien devinait d’instinct que Chenonceaux, situé au milieu d’un parc admirable, vaut surtout par la place qu’il occupe dans le paysage.

Et il regardait de tous ses yeux.

Soudain, derrière lui, retentit le galop bruyant d’une joyeuse cavalcade ; c’étaient des éclats de rire, des injonctions répétées aux animaux pour les