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XXIII

Le livre de bord de miss Kate

— Faut-il poursuivre la lecture de mon journal ? demanda la gracieuse miss Kate, en souriant avec un peu d’effort.

— Oh ! certes, nous écoutons toujours, dit Henry. Poursuivez, je vous en prie.

Miss Kate s’assura par un regard de la sincérité de ces paroles, et reprit sa lecture :

— » Si beaucoup d’enfants en France ressemblent au petit Jean, votre camarade…

— Quel Jean ? demanda Julia en riant. Jean… Quiberon ?

— Le même, répliqua sa sœur, piquée au vif. Aussi passerai-je outre… avec votre permission. Ce qui suit sera mieux de votre goût, sans doute.

— « Entre Pont-Aven et Concarneau, la côte est couverte de blocs énormes que la mer a détachés de la falaise : on en voit dont le volume dépasse cent mètres cubes.

» Le promontoire de Penmarch, ou de la Tête de cheval forme l’angle méridional de cette côte de l’Ouest, qui est la vraie « fin des Terres ». Au delà, s’échancre la baie d’Audierne qui développe régulièrement la courbe de sa grève de sable fin, mais dont les bords sont désolés : on ne voit pas un arbre sur les hauteurs voisines. Au nord, à l’endroit où finit la baie, un promontoire s’avance dans la mer ; cette masse granitique énorme s’élève à deux cents pieds au-dessus des plus grosses marées. »

Là, le spectacle des vagues tourbillonnantes est vraiment formidable. La péninsule est attaquée par les flots furieux qui la battent et la mordent. On