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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/629

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VII

De Bayonne à Bagnères de Luchon.

Comme on le pense bien, Maurice et Jean ne furent pas longs à prendre le chemin de fer de Bayonne. Par le messager porteur du jambon, ils savaient à quel hôtel de cette ville était descendu sir William. Méloir fut emmené. Le Breton se faisait fort de ficeler le particulier comme un saucisson, précaution que Maurice ne jugeait nullement indispensable pour ramener le baronnet au milieu des siens.

Bayonne, mire sur la rive gauche de l’Adour, près de l’embouchure de cette rivière, ses jolies maisons peintes de diverses couleurs voyantes, à la manière espagnole. Elle est traversée par la Nive qui, en venant se jeter dans l’Adour, forme un petit port intérieur tout ensoleillé ; là, évoluent, ou sont amarrés, des navires de commerce d’un moyen tonnage, les seuls qui puissent franchir la barre d’entrée de la rivière, formée de sables mouvants. C’est une ville très fortifiée et que l’on prendrait néanmoins pour une ville ouverte, tant elle offre de promenades plantées d’arbres, de places, de larges espaces, contrairement aux villes fortes des frontières, qui sont bien plutôt des forteresses habitées que des villes ceintes de remparts.

La première personne que Maurice et Jean aperçurent en sortant de la gare, ce fut sir William Tavistock, baronnet. Un sac de voyage à la main, la lunette sur les flancs, il se dirigeait vers la gare… — Nous avons bien fait de devancer le messager, murmura Jean à l’oreille de Maurice.

La rencontre ressembla à un choc, tant il y eut d’ahurissement chez l’insulaire et de surprise de la part de Maurice et de son camarade. Toutefois on s’aborda avec force démonstrations d’amitié. L’Anglais poussait des inter-