Page:Annales du Musée Guimet, tome 24.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
xcxvi
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


fragmentaire où se présente l’Avesla et la perte de la plus ancienne littérature pohlvie.

Les deux premiers siècles de notre ère furent remplis par un travail religieux intense. La restitution, c’est-à-dire la composition de l’Avesta, était à l’ordre du jour. Il y avait sans doute plus d’une version, plus d’une collection, qui se disputait le privilège d’authenticité. Quand Ardashîr, autorisant le grand prêtre Tansar à l’exclusion de tous autres, donna valeur uflicielle à la collection formée ou recommandée par le vieux Platonicien, il créa l’orthodoxie zoroastrienne ’.

III


Nous avons achevé l’analyse que nous nous étions proposée et nous pouvons à présent résumer dans ses grandes lignes l’histoire du Zoroaslrisme avcsléen. C’est une religion historique, dans le sens strict du mot, c’est-à-dire une religion qui a changé au cours des siècles, non pas seulement par un développement intérieur^ mais aussi et surtout sous les actions du dehors, à travers les crises nationales et au contact des grands systèmes voisins.

Dans une période très ancienne, en Médie, le sacerdoce des Mages élabore, sur une base naturaliste, analogue à celle que l’on trouve dans les paganismes de l’Inde, de la Grèce et de Rome, un système original, dont monte à, des textes autlienliques, qui pourraient être ces textes zends perdus dont nous sommes forcés de supposer l’exislericC’ avant les Gfittias, ou si c’est le premier des apocryphes magiques. — Ces livres magiques pouvaient contenir des traditions autiientiques, quel que soit le canal par lequel elles ont passé. Telle la fameuse ti’adilion dans l^line que Zoroastre est le seul homme ([ui ait ri en naissant (Vil, 15), trait qui se retrouve dans le Zardiishl Nâma (tr. Eastwick, npud Wilson, The Parsi Religion, 483). Le Nâma date du xni<^ siècle, mais le trait remonte sans doute au Nask Spund, qui traite de la légende de Zoroastre, car on le retrouve dans le VU" livre du J)inl ;art qui dérive de ce Nask : « la première merveille [afadili) qui parut de Zoroastre, c’est qu’il rit à sa naissance «(éyaA’ ai parf^â/.’ a’tghas’t pun zarnliûnishn bnrn khandêt).

1. Voir p. xxMi-xxxMi.