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Page:Annales du Musée Guimet, tome 4.djvu/154

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

anciens. » Depuis l’époque de Confucius, tous les hommes remarquables de la Chine ont employé Leur influence à soutenir le même système, qui a toujours été la religion de l’État. Mais si les auteurs les plus influents et les empereurs des dynasties successives ont toujours suivi l’étendard du confucianisme, beaucoup d’entre eux ont montré de l’attachement au bouddhisme. Au siècle dernier, l’empereur Kien-lung donna aux bouddhistes le palais de son grand-père à Hang-chow pour en faire un monastère, et de sa propre main écrivit une inscription sur une tablette monumentale destinée à être placée sur le toit de l’édifice. La littérature de cette religion -plus de mille volumes — est publiée par le gouvernement aux frais de l’État. Des empereurs et des écrivains de grand renom ont écrit des préfaces aux ouvrages bouddhiques. L’influence de cette religion peut se reconnaître dans les productions de beaucoup des auteurs les plus écoutés. Le clergé bouddhique a été reconnu par beaucoup d’actes publics du gouvernement. Enfin le bouddhisme est protégé par l’État comme religion nationale des Tibétains et des Mongols, et à Péking d’immenses établissements de Lamas de ces nations sont entretenus aux frais de l’empereur.

Plus que le bouddhisme, le taouisme peut être considéré comme religion d’État. Tous les dieux de l’État, tels que le dieu de la guerre, Wen-chang dieu de la littérature, et les innombrables divinités patronnes des cités et des bourgs, appartiennent à la religion taouiste, et d’après les édits impériaux doivent être adorés suivant les rites de cette religion. Les fonctionnaires de l’État, résidant dans certaines cités, visitent régulièrement les temples de ces dieux nationaux à des époques déterminées. En théorie, le confucianisme est la religion d’État ; mais pratiquement le taouisme l’est tout autant. En outre, l’influence de la philosophie du système taouiste sur les grands écrivains et la forme particulièrement nationale de ses légendes ainsi que de la partie plus frivole et ridicule de ses doctrines démontrent qu’il est positivement un culte national et pourquoi il en est ainsi.

Actuellement chaque cité doit avoir ses temples, et ceux-ci ne peuvent être convenablement entretenus sans l’assistance de prêtres bouddhistes ou taouistes. Le dieu protecteur de la cité possède un temple où le culte est rendu spécialement le 1er et le 15 de chaque mois, et personne n’est aussi apte à accomplir ce devoir que le prêtre de Taou.