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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Çakra leur dit : Que ferai-je moi-même, amis, car moi aussi, je ne puis parvenir à le voir. Mais cependant, amis, quand il sera apporté en présence de Bhagavat nous le verrons.

Ceux-ci dirent : Eh bien, maître des dieux, fais donc en sorte que vite on puisse le voir.

Çakra dit : Amis, attendez un instant que ces fils des dieux, les plu ? éminents entre les plus éminents, réjouissent Bhagavat (par leurs discours). En conséquence, se tenant d’un seul côté, ils regardaient Bhagavat.

Eu ce moment Brahmâ, le maître des créatures, avec quatre-vingt-quatre centaines de mille de Niyoutas, de Kôtis de dieux, ayant pris le Ratnavyoûlia (qui fut la) propriété du Bôdhisattva, le fit arriver à l’endroit où était le Tathâgata.

Et en ce moment encore, le Ratnavyoûha, propriété du Bôdhisattva, est d’une belle forme, agréable, beau à voir, quadrangulaire, appuyé sur quatre piliers, en dessus bien orné d’un étage, dont la proportion est, en hauteur, celle d’un enfant né depuis six mois. Et de plus, au milieu de cet étage, le siège préparé est comme le tabouret pour asseoir un enfant de six mois.

Et, de plus, ce Ratnavyoûha, propriété du Bôdhisattva, est d’une couleur et d’une forme telles que, dans le monde réuni à celui des dieux, à celui de Brahmâ, à celui du démon, il n’y a rien de pareil pour la forme etla couleur.

À sa vue les dieux furent remplis d’admiration, et leurs yeux furent éblouis. Amené en présence du Tathâgata, il brillait, éclairait et resplendissait. Comme, par exemple, l’or fondu par un ouvrier habile, mis en état de pureté complète, est exempt de tout défaut ou souillure, de même, en ce moment, brille l’étage (du Ratnavyoûha). Et de plus, Religieux, dans (cet étage qui est) la propriété du Bôdhisattva, un siège est préparé dont il n’existe pas, dans le monde des dieux, de pareil par la couleur ou la forme, excepté le cou du Bôdhisattva, aux plis pareils à ceux d’une coquille. Et le vêtement du grand Brahmâ qui fut déployé, auprès du siège du Bôdhisattva ne brilla plus, comme par exemple, la peau d’une gazelle noire battue par les vents et la pluie.

Et cet étage, fait de l’essence de sandal des Ouragas, est tel, qu’un seul grain de sa poussière est égal à la valeur de mille mondes, tellement il est enveloppé de tous côtés de l’essence de sandal des Ouragas.