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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/106

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Et lorsque Brahmâ, le maître des créatures, et les autres fils des dieux Brahmakàyikas eurent envie de s’en aller, le Bôdhisattva, ayant alors connu par la pensée quel était le fond.de leur pensée, ayant levé le bras droit pareil à l’or, retendit ; et, après l’avoir étendu, le retira. En l’étendant et en le retirant, en l’étendant pour le signal du départ, il ne blessa pas sa mère.

Alors il vint à l’esprit de Brahmâ, le maître des créatures, et des autres fils des dieux Brahmakàvikàs : Nous sommes congédiés par le Bôdhisattva. Et après avoir tourné trois fois autour du Bôdhisattva et de sa mère, en présentant le côté droit, ils s’éloignèrent. Le Bôdhisattva ayant le souvenir et la science, tint sa main immobile.

Et ensuite, Religieux, de l’orient, du midi, du couchant et du nord, du zénith, du nadir, de partout des dix points de l’espace, plusieurs centaines de mille de Bôdhisattvas vinrent pour voir le Bôdhisattva, pour lui rendre hommage, pour le servir, pour entendre la loi et chanter les cantiques de la loi. Pendant qu’ils venaient, le Bôdhisattva ayant fait jaillir de son corps des rayons de lumière, les changea eu trônes, et après ce changement, fit asseoir les Bôdhisattvas sur ces sièges. Et ayant vu qu’ils étaient assis, il les interrogea, les fit (lui) adresser des questions, après avoir pris pour sujet le développement du grand véhicule. Et personne ne le voyait excepté les fils des dieux ayant une destinée égale. Voilà la cause, voilà l’effet, produits parce que le Bôdhisattva, pendant la nuit tranquille, fit jaillir de la lumière de son corps.

Et, Religieux, Màya-Dèvî, pendant que le Bôdhisattva était dans son sein, ne sentit pas de pesanteur en son corps, mais au contraire de la légèreté, du bien-être, du plaisir, et n’éprouva pas de douleurs d’entrailles. Ni la souffrance de la passion, ni la souffrance de la haine, ni la souffrance du trouble ne la fit souffrir. Elle ne fut pas aux prises avec la délibération du désir ou la délibération de la malveillance ou la délibération de la méchanceté.

Ni froid, ni chaud, ni faim, ni soif, ni passion, ni corruption naturelle, elle n’éprouva et ne vit rien de pareil. Et rien de désagréable comme forme, son, odeur ou contact, ne se présenta à elle. Elle n’eut pas de rêves répréhensibles, Elle ne fut sujette ni à la coquetterie féminine, ni à la ruse, ni à l’envie, ni à la corruption naturelle féminine. Et de plus, en ce moment, la mère du Bôdhisattva, adonnée aux cinq règles de la discipline, ayant une bonne conduite,