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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/229

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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XV

milieu des airs, le maitre de dieux, Daçaçatanayana entouré de cent mille dieux tenant des fleurs, de l’encens, des parfums, des guirlandes, des onguents, des poudres parfumées, des vêtements de religieux, des parasols, des étendards, des bannières, des pendants d’oreille pareils à des fleurs, et des guirlandes de pierres précieuses. Il le vit le corps penché, s’inclinant devant (lui) le Bôdhisattva, ainsi que les quatre gardiens du monde entourés de troupes de Yakchas, de Rakchasas, de Gandharvas et de Nâgas revêtus de cuirasses solides et de cottes de mailles, tenant à la main l’épée, l’arc et les flèches, le javelot, la lance à deux pointes et la lance à trois pointes ; (il les vit) ayant, comme il convient, déposé leurs diadèmes de perles et leurs couronnes et s’inclinant devant (lui) le Bôdhisattva. Il vit aussi debout, à droite et à gauche, Tchandra (dieu de la lune) et Soùrya (dieu du soleil), fils des dieux. Pouchya, le roi des astérismes s’était levé. Quand il eut vu que l’heure de minuit était venue, le Bôdhisattva avertit Tch’andaka.


31. Tch’andaka, il ne faut plus tarder ; donne-moi le roi des chevaux paré de ses ornements. La bénédiction qui est en moi s’en va vers son entière perfection ; aujourd’hui certainement a lieu l’accomplissement de l’événement.


Mais Tch’andaka, le cœur affligé, après avoir entendu ces paroles, parla ainsi : Où irez-vous, lion des hommes, aux longs sourcils, aux yeux beaux comme le pétale du lotus ? (Vous) semblable à la pleine lune d’automne, lotus blanc réjoui par la lune, au visage gracieux comme les fleurs de lotus nouvellement épanouies ; qui avez l’éclat de l’or pur et de la lune sans tache quand le soleil est couché ; qui brillez comme le feu du sacrifice aspergé de beurre clarifié ; qui avez l’éclat étincelant du diamant et de l’éclair ; qui avez la démarche d’un éléphant furieux, d’un éléphant qui joue ; qui avez le port, le beau port et les beaux pieds d’un taureau et du roi des animaux et du cygne.

Le Bôdhisattva dit :


32. Ce à cause de quoi ont et autrefois par moi abandonnés mes mains, mes pieds, mes yeux, ainsi que ma tête ; mes fils et mes épouses chéries, la royauté, les biens, l’or et les (beaux) vêtements ;

33. Les éléphants et les chevaux couverts de pierreries, ayant la force, la valeur, la Vivacité et la rapidité du vent ; (ce à cause de quoi) la vertu a été gardée par moi, la