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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/237

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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XV

Et ici il est dit :

62. Les dieux de la terre et de l’atmosphère, ainsi que les gardiens du monde, Çakra le maître des dieux avec sa suite, les dieux Yâmas et Touchitas, et les dieux Nirmittas et Parinirmittas, sont empressés.

63. Varouna, Manasvin aussi, le roi des Nâgas Anavatapta ainsi que Sâgara, sont empressés de même, pour présenter leurs hommages au moment de la sortie de la famille du plus grand des hommes.

64. Et les dieux qui, parmi les Roûpâvatcharas, agissent toujours avec calme et se tiennent dans l’état de contemplation, eux aussi, sont empressés pour offrir leur hommage au meilleur des hommes, digne des hommages des trois mondes.

65. Venus vers lui des dix points de l’espace, les Bôdhisattvas ses compagnons se conduisent comme autrefois (en disant :) nous verrons la sortie du Djina, et nous lui rendrons hommage comme il convient.

66. Et le maître magnanime des Gouhyakas, lui aussi, portant un foudre brûlant, se tient dans l’air, le corps revêtu d’une cuirasse, doué de force, d’énergie et de courage, tenant avec la main un foudre étincelant.

67. Les fils des dieux Tchandra et Soûrva, tous les deux, se tiennent à droite et à gauche, en joignant les dix doigts pour saluer, et font aller du côté où se produit le bruit de la sortie (du Bodhisattva).

68. L’astérisme Pouchya, avec sa suite, a transformé son corps majestueux ; et, se tenant devant ce premier des hommes, a fait entendre les accents d’une voix qui va au cœur.

69. Aujourd’hui sont accomplies toutes les prospérités et bénédictions ; le Pouchja est en vue ; c’est le moment favorable pour partir. Moi aussi j’irai avec toi ; ne rencontre pas d’obstacles, ô destructeur de la passion !

70. Santchôdaka, le fils d’un dieu, t’a exhorté ; lève-toi vite, éminent par la force et le courage ! Tous les êtres meurtris par les douleurs, délivre-les ! Le temps de sortir de la maison est venu pour toi.

71. Des centaines de millions de dieux sont venus, qui font pleuvoir des fleurs délicieuses ; et lui, assis les jambes croisées dans la meilleure posture, entouré des dieux, brille d’une éclatante splendeur.

72. Dans la ville, tout ce qu’il y a d’hommes, de femmes, déjeunes gens, déjeunes filles, sont endormis, l’esprit fatigué, et privés des voies honorables. Éléphants, chevaux, bœufs, geais, perroquets, cigognes et paons, tous endormis, l’esprit fatigué, ne voient pas ta personne.

73. Et les fils des Çâkyas, portant des lances à deux pointes solides comme le diamant, qui, montés surdos éléphants, des chevaux et des chars, ont été postés à la principale porte, eux aussi, sont complètement endormis. Le soir, les gens du roi et du prince royal, sont tous profondément endormis : et, de même, les troupes de femmes ayant disposé leurs vêtements, sont endormies et n’ont plus de sentiment.

74. Et lui, avec la voix de Brahmâ, avec une parole qui va au cœur et résonne