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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/258

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

après avoir pris un morceau de bois sec et avoir placé un autre morceau de bois sec dans un endroit sec, s’il se met à frotter, il est capable de faire jaillir du feu et de faire briller la flamme.

De même ces Çramanas et Brahmanes, autant il y en a qui, etc., tout le reste comme plus haut, jusqu’à : éprouvent une sensation, etc. Et alors ils sont capables de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable au-dessus de la loi humaine. Voilà la troisième comparaison qui se présenta, ignorée auparavant, inconnue auparavant.

Ensuite, Religieux, ceci vint à la pensée du Bôdhisattva : Pour moi, je tiens certainement aujourd’hui mon corps isolé des désirs, mon esprit isolé des désirs, quoique je me sois plu au désir, etc., tout le reste comme plus haut jusqu’à : le calme m’est venu. Et quoiqu’elle soit douloureuse, tourmentant l’âme et brûlant le corps, etc., le reste comme plus haut jusqu’à : la sensation que j’éprouve. Cependant, je suis certainement capable de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable au-dessus de la loi humaine.

Ainsi, Religieux, le Bôdhisattva, après être resté autant qu’il lui avait plu à Gayâ, sur le mont Gayâcîrcha, en faisant une promenade à pied du côté d’Ourouvilvâ, village où résidait un général d’armée, il s’approcha et arriva dans ce village. Là, il aperçut la rivière appelée Nâirañjanâ aux eaux pures, aux beaux escaliers, embellie par des arbres et des bosquets agréables, de tous côtés entourée de pâturages et de villages. Là, l’esprit du Bôdhisattva fut extrêmement satisfait. « En vérité, cet endroit de la terre est uni, agréable et fait pour qu’on y demeure ; il est convenable pour un tils de famille désireux du renoncement ; et comme je suis vraiment désireux du renoncement, il faut que je reste ici. »

Ainsi donc, Religieux, ceci vint à l’esprit du Bôdhisattva : Au temps des cinq dégénérescences, je suis descendu ici dans le Djamboudvipa au milieu d’êtres aux inclinations basses, envahis par des troupes de Tîrthyas, imbus de différentes vues (doctrines), placés sous la prise de la masse du corps, et qui, par diverses pénitences et mortifications, recherchent la pureté du corps, et qu’ils enseignent, les insensés. Comme, par exemple : Par des (Tîrthyas) qui emploient les mantras, qui lèchent les mains ; qui ne demandent rien, ne parlent pas ; mangent plusieurs sortes de racines ; ne mangent ni