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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/381

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CHAPITRE XXVI

Cependant, Religieux, le Tathâgata, ayant fait ce qu’il fallait faire, faisant ce qu’il faut faire, ayant bien coupé tout lien, enlevé toute corruption, effacé les taches et la corruption, ayant vaincu l’opposition du démon, étant entré dans toutes les règles de la loi d’un Bouddha, connaissant tout, voyant tout, doué des dix forces, ayant obtenu les quatre sécurités, ayant bien rempli les dix-huit conditions non mêlées d’un Bouddha, doué des cinq yeux, ayant, avec l’œil d’un Bouddha que rien n’offusque, considéré le monde entier, se mit à penser ainsi : En faveur de qui, tout d’abord, pourrais-je enseigner la loi ? Quel est l’être pur, de bonne nature, facile à discipliner, facile à instruire, facile à purifier, ayant peu de passion, de haine et de trouble d’esprit, et ne faisant pas un secret de la science, et qui, faute d’avoir entendu la loi, a subi une grande privation ? C’est en faveur de celui-là que, tout d’abord, je pourrais enseigner la loi. Et lui qui connaîtrait la loi enseignée par moi, ne me ferait pas d’injure.

Puis, Religieux, ceci vint à la pensée du Tathâgata : Vraiment, Roudraka, fils de Râma est pur, de bonne nature, facile à instruire, facile à purifier ; il a peu de passion, de haine et de trouble d’esprit ; il ne fait pas un secret de la science, et, faute d’avoir entendu la loi, a subi une grande privation. Il enseignerait aux auditeurs la loi qui, avec les mortifications, conduit au