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Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/82

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

poignée de toute convoitise, satisfaite de ma fortune, agissant avec pureté, n’ayant pas un langage trompeur, sans envie, je marcherai dans la voie de ces dix œuvres vertueuses.

5. Seigneur des hommes, ne faites pas de moi un objet de désir, de moi qui me plais à observer les devoirs d’une conduite austère. Qu’il n’y ait rien de vous, ô roi, qui ne soit méritoire ; permettez-moi d’observer longtemps les devoirs d’une conduite austère et le jeune.

6. C’est mon désir, Maître des hommes, après être entrée promptement dans les appartements les plus élevés du palais où se perchent les cygnes, toujours entourée de mes amies, de me réjouir agréablement sur une couche semée de fleurs, douce et parfumée.

7. Qu’il n’y ait ni eunuques ni jeunes gens, qu’aucune femme vulgaire ne se tienne en ma présence ; qu’il n’y ait, pour moi, ni figure, ni son, ni odeur désagréables, mais que j’entende des sons doux et mélodieux.

8. Ceux qui sont arrêtés et liés, qu’on les délivre ; tous les hommes dépourvus de biens, faites-les riches. Donnez des vêtements, de la nourriture, des breuvages, des chars attelés et des chevaux pour manture, pendant cette semaine et pour la joie du monde.

9. Qu’il n’y ait ni dispute, ni querelles, ni paroles dures, mais de l’un à l’autre un esprit bienveillant, des pensées bienveillantes et charitables. Dans cette ville, que les hommes, les femmes et les enfants se réjouissent ensemble comme les dieux qui sont allés dans le Nandana :

10. Qu’il n’y ait pas de châtiment (par ordre) du roi, ni pour les grands, ni pour les petits ; ni oppression, ni menaces, ni coups ; avec un esprit calme, avec des pensées de bienveillance et douceur, ô roi, regardez toutes les créatures comme un fils unique.

11. Le roi, après avoir entendu ce discours très agréable, dit : Que tout cela soit, exactement suivant ton désir. Ce qui a été résolu par toi dans ta pensée, la grâce que tu demandes, je te l’accorde.

12. Et le meilleur des rois, ayant commandé, dit à sa propre suite : Au sommet du plus beau des palais, faites l’ornementation composée d’une profusion de belles fleurs, de parfums et de fumigations choisies, d’ombrelles et de banderoles, embellie par une rangée de Tâlas.

13. Que vingt mille hommes courageux dans les combats et diversement armés, tenant des flèches, des lances, des javelots et des épées, se tenant attentifs (à l’endroit) où l’on entend la voix des cygnes, fassent la garde, afin que la reine soit sans crainte.

14. Entourée de femmes, comme une fille des dieux, après s’être baignée et frottée d’onguents, le corps paré des plus beaux vêtements, au son des milliers d’instruments divins qui réjouissent le cœur, que la reine, étant montée, s’asseye comme une fille des dieux, sur la couche qui réjouit le cœur, aux pieds incrustés de divers joyaux de grand prix et toute couverte de fleurs variées.

15. Qu’elle reste sur sa couche après avoir détaché son diadème de pierres précieuses, comme une fille des dieux qui est allée dans le (jardin) Miçraka.