Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/87

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— Vous seriez contrarié, je crois, de jouer devant la Cour et devant le public le rôle d’un policier pris en défaut.

— Où voulez-vous en venir ? grommela M. Parry.

— J’espère, reprit tranquillement le gamin, que nous serons en mesure de montrer, d’ici à après-demain, notre savoir faire ; mais il faut tout prévoir, et avant d’entamer le procès des autres, il est bon d’abord de couper court au procès de M. Robert Halt.

Lafortune fit un brusque mouvement comprimé par un regard de Joe.

M. Parry, reprit le gamin, voici une médaille que vous devez connaître déjà, et qui vaut, je ne vous le cacherai pas, plusieurs centaines de mille piastres. Je suis prêt à vous la confier pour quelques heures, parce que je sais que je la remets en mains sûres ; mais je dois vous avouer que j’en aurai besoin immédiatement après, pour une autre affaire.

— Qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse ? demanda le détective, abasourdi par la solennité du gamin et commençant à ne pas bien savoir s’il était en face d’une mystification ou d’une affaire sérieuse.

— En faisant reconnaître cette médaille à Salomon Sly, le Juif de la rue Craig, reprit imperturbablement Joe ; vous lui persuaderez facilement de confesser devant la cour, qu’il a été payé par un individu dont je sais le nom, et lui aussi, pour pénétrer dans l’appartement de M. Robert Halt, et pour y déposer le paquet de faux billets que mon oncle y a saisi, malgré mes avertissements.

— Comment cela ? firent les trois détectives en se levant brusquement.

— Vous direz au Juif que l’avocat de M. Robert Halt consent, s’il avoue tout, à admettre qu’il a introduit le paquet sans en connaître le contenu. Il n’aura donc pas de risque à courir, et vous lui expliquerez qu’il a le choix de faire ce