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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/125

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HISTOIRE DE FANFAN.

« Que vous êtes peureuse, ma pauvre maman, lui dit-il en nasillant.

— Il n’y a pas là de quoi rire, Fanfan, » repartit sévèrement la mère.

Fanfan ne répliqua rien et la conversation en resta là. Quelques semaines passèrent, Fanfan devenait fort et vigoureux ; sa maman l’emmenait promener loin des routes, de peur des fâcheuses autos qui l’épouvantaient tant, car, il faut le dire, un jour elle l’avait échappé belle !

Elle se promenait tranquillement, picorant de-ci de-là, dans le chemin, lorsque, au milieu d’un nuage de poussière, une de ces terribles voitures avait tout à coup fondu sur elle avec un bruit d’avalanche.

Étourdie par la trompe du wattman qui cornait avec rage, aveuglée par la poussière et la fumée, folle enfin, elle courait tout droit devant elle sans savoir où se garer… Une seconde plus tard, anéantie, stupide, éprouvant dans la patte gauche une vive douleur, elle se retrouva toute seule sur la route, tandis que l’automobile disparaissait à l’horizon. Un instant, elle se crut la patte cassée. Elle n’était heureusement que for-