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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/244

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UNE SECONDE MÈRE.

velle, fort importante pour vous comme pour moi.

« Lorsque vous avez perdu votre pauvre mère, vous étiez bien jeunes pour rester ainsi privés de ses tendres soins. Votre excellente grand’mère ne pouvait, vous le savez, la remplacer, d’autres devoirs la réclamant loin de Brides, et moi, malgré toute mon affection, je n’étais pas à même de m’occuper de vous comme il l’eût fallu.

« Vous ne sauriez croire, mes chers petits, ce que votre situation m’inspirait de tristesse et d’inquiétude ! Votre grand’mère le comprit, M. le curé aussi, et tous deux me pressèrent de vous donner, en la personne de Mlle Solange, que vous connaissez bien, une seconde mère. « Certes, je la savais bonne, mais pas encore au point où elle l’est réellement : « C’est un cœur d’or », disait M. le curé. « C’est une belle âme, un noble cœur », disait votre grand’mère : ils avaient raison. Vous savoir orphelins lui était une peine, elle s’intéressait à vous, vous ne vous en doutiez pas, et déjà vous aimait. Aussi agréa-t-elle vite l’idée de vous avoir