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À LA RECHERCHE DES FUGITIFS.

Qu’étaient devenus Jacques et Gina, de leur côté ?

Menés, par le gendarme, à la prison de Berville, ils y furent reçus par le geôlier qui ouvrit un cachot à peine éclairé par une fenêtre grillée, puis il ferma, sur eux, la porte et la verrouilla avec soin.

Ils étaient seuls.

Les pauvres enfants tombèrent dans les bras l’un de l’autre en pleurant, puis ils s’assirent sur un banc, unique siège de la cellule et, pendant un instant, se considérèrent avec stupeur, sans parler. Dans quel état ils étaient ! Aurait-on jamais reconnu les petits de Brides, dans ces malheureux aux cheveux emmêlés, au visage noirci, aux vêtements crottés, fripés, en lambeaux ! Ils étaient vraiment faits comme les voleurs dont ils occupaient, en ce moment, la place.

« Ma pauvre petite Gina, dit alors Jacques, me pardonneras-tu jamais de t’avoir entraînée dans un pareil malheur ? Car je pleure encore plus sur toi que sur moi, sur moi qui suis le seul coupable ! »