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UNE SECONDE MÈRE.

nageant bien tranquillement ; un instant il a plongé et n’a plus reparu. Sans doute, il aura été emporté par le courant.

Mme de Brides, cherchant Jacques des yeux.

Ah ! mon Dieu, c’est lui, c’est Jacques !…

Et, sans perdre une seconde, elle arracha son chapeau, laissa glisser sa longue robe, et, vêtue seulement d’un jupon court, s’élança dans les flots.

Elle avait aperçu comme un petit remous vers lequel elle se dirigea rapidement, car elle était bonne nageuse.

Elle y fut en quelques brasses, vit le corps de Jacques qui flottait entre deux eaux et le saisit par la ceinture ; mais ce corps était inerte, il ne s’aidait en aucune façon. Elle eut soin de mettre la tête de l’enfant hors de l’eau, le chargea sur ses épaules et revint ainsi vers la rive.

Tout cela n’avait duré que quelques instants à peine. Mais la frayeur sans doute et l’eau de mer qu’il avait avalée avaient fait perdre connaissance à Jacques.