Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome XIII.djvu/419

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Après ces trois prophètes, Aggée, Zacharie et Malachie, écrivit Esdras, lorsque le peuple fut délivré de la captivité de Babylone. Mais il passa plutôt pour historien que pour prophète, aussi bien que l’auteur du livre d’Esther où sont rapportées les actions glorieuses de cette femme illustre, qui arrivèrent vers ce temps-là. On peut dire néanmoins qu’Esdras a prophétisé Jésus-Christ dans cette dispute qui s’éleva entre quelques jeunes gens pour savoir quelle était la chose du monde la plus puissante[1]. L’un ayant dit que c’était les rois, l’autre le vin, et le troisième les femmes, qui souvent commandent en rois, ce dernier finit par montrer que c’est la vérité qui l’emporte par-dessus tout. Or, l’Évangile nous apprend que Jésus-Christ est la vérité. Depuis le temps que le temple fut rétabli jusqu’à Aristobule, les Juifs ne furent plus gouvernés par des rois, mais par des princes. La supputation de ces temps ne se trouve pas dans les Écritures canoniques, mais ailleurs, comme dans les Macchabées, que les Juifs ont rejetés comme apocryphes. Mais l’Église est d’un autre sentiment, à cause des souffrances admirables de ces martyrs qui, avant l’incarnation de Jésus-Christ, ont combattu pour la loi de Dieu jusqu’au dernier soupir et enduré des maux étranges et inouïs.

  1. III Esdras, III, 9 et seq.