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Chapitre VI


l’exode


Quel spectacle que celui de l’exode de tout un peuple vers un pays étranger ! Nous en avons été les témoins navrés. À mesure que les Allemands s’approchaient de la ville d’Anvers du côté sud et du côté est, la population de Malines et des environs, les habitants de Duffel, de Lierre, de Contich, de Vieu-Dieu et de cinquante autres villes et villages situés entre la ligne extérieure et la ceinture intérieure des forts, se déversaient dans la ville d’Anvers. Lorsqu’il devint évident, le mardi et le mercredi, que la ville dans laquelle ils s’étaient réfugiés et où ils avaient cru trouver un sûr asile, devait elle-même subir le bombardement de l’artillerie allemande, toute cette population et celle d’Anvers — peut-être 500,000 personnes en tout — se ruèrent de tous les côtés pour échapper au feu menaçant. 200,000 environ traversèrent l’Escaut vers Saint-Nicolas et le territoire hollandais au sud de la rivière ; 250,000 à 300,000 débordèrent sur la grande route Anvers-Rotterdam.

Dans les derniers jours de l’agonie d’Anvers, j’ai