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N° III.
La constitution économique des États policés.


1° Pour éviter de mieux en mieux autant qu’il est possible les crimes ou délits, pour accomplir de mieux en mieux toute justice, pour suivre le plus possible l’ordre de bienfaisance, il faut une société économique entre les hommes.

2° Trois arts caractéristiques forment cette société : l’art social, qui fait naître, qui maintient, qui perfectionne le savoir, le vouloir, le pouvoir, par le moyen de l’instruction, de la protection, de l’administration, et qui dispose ainsi la terre et les hommes à conserver et augmenter sans cesse la masse des productions, la somme des jouissances.

L’art productif qui prépare et qui opere les récoltes des productions naturelles dans l’état de simplicité primitive.

L’art stérile qui les façonne, les unit, les incorpore l’une à l’autre pour en former des subsistances qui se consomment subitement, ou des ouvrages de durée qui s’usent lentement.

Tout ce qui maintient et perfectionne ces trois arts est bien, tout ce qui les dégrade est mal, en tout temps, en tout lieu, en toute circonstance de par la nature, soit que les hommes quelconques le sachent et le veulent, soit qu’ils l’ignorent et ne le veulent pas.

Voilà toute la législation économique ; elle est unique, éternelle, invariable, universelle ; elle est évidemment divine et essentielle.


N° IV.
Les règles générales et particulières.


1° Désirer la multiplication des hommes sur la terre, des hommes éclairés, justes et bienfaisants, heureux et dignes de l’être, c’est-à-dire, la perfection des arts sociaux, des arts productifs, des arts stériles ; c’est à dire l’amélioration progressive et continuelle des propriétés, l’extention et la perfection des libertés ; non seulement le désirer, mais y contribuer de son mieux, et ce par