d’ordinaire pour trois mois et ils sont renouvelables. S’agit-il de sommes supérieures au boni, il ne faut encore que la cosignature d'un autre sociétaire, qui garantit la solvabilité du demandeur. À première vue, ce mécanisme peut sembler dangereux ; mais les faits prouvent que sur une somme de huit millions de francs prêtée en 1858, année très difficile pourtant, pour cwquarante-cinq banques, les pertes sont restées au-dessous de 400 Fr. Cette somme de huit millions a été avancée à des personnes auxquelles les voies ordinaire du crédit sont presque entièrement fermées ; il n'est pas besoin d'insister sur les immenses bienfaits que
peut procurer, sur les pertes douloureuses que peut prévenir une pareille somme distribuée dans de pareilles conditions.
Plusieurs centaines de banques de ce genre, environ six cents[1], couvrent aujourd’hui l’Allemagne, réparties entre la Prusse, qui en a le plus grand nombre, la Saxe-royale, les États thuringiens, le Hanovre, les provinces allemandes de l’Autriche, le Mecklembourg et les autres États allemands. Quand il n’y avait pas encore deux cents établissements de ce genre, en 1859, quatre-vingts de ces banques avaient prêté 15,492,883 francs à des personnes
- ↑ On trouvera la description de ce mécanisme et d'intéressant renseignements sur les diverses banques à l'usage des masses dans l'ouvrage de M. Batbie : le Crédit populaire.
lement par le droit d'admission que paye chaque sociétaire une fois pour toute, et par les cotisations mensuelles ou annuelles des sociétaires. Dans presque toutes les banques d'avance, le droit d'admission est d'un demi-thaler (3 fr. 75 c.) pour toute l'année : voilà certe un sacrifice que l'ouvrier le moins favorisés par le sort peut s'imposer sans grande gêne. Au surplus, l'argent qu'il verse dans la caisse de la banque n'est pas une dépense, mais un placement ; Ces versements successifs constitue au sociétaire des boni au prorata desquels se répartissent les bénéfices à la fin de chaque exercice.