Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/346

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— Volé ! vilaine enfant ! Et qu’avez-vous pris encore ?

— Les affaires qui pendent aux oreilles de miss Rosa… les rouges.

— Apportez tout cela, ici, à l’instant même.

— Eh là ! peux pas, maîtresse, — moi l’avoir grillé !

— Grillé ! — quel conte ! — Que cela se retrouve sur l’heure, entendez-vous ? ou je vous fouette. »

Avec de bruyantes protestations, des larmes, des gémissements, Topsy déclara qu’elle ne pouvait pas. Tout était grillé ! brûlé !

« Et pourquoi avoir tout brûlé ? demanda miss Ophélia.

— Parce que moi est mauvaise. — C’est com’ça ! — moi est très, très-mauvaise, — peux pas m’en empêcher. »

Par hasard, juste à ce moment, Éva entra innocemment dans la chambre, ayant au cou l’identique collier de corail en litige.

« Éva ! où avez-vous donc retrouvé votre collier ? s’écria miss Ophélia.

— Retrouvé ? Eh, je l’ai eu tout le jour.

— Mais le portiez-vous hier ?

— Oui, vraiment, tante, et, ce qu’il y a de plus drôle, c’est que je l’ai gardé toute la nuit : j’avais oublié de l’ôter en me couchant. »

Miss Ophélia eut l’air d’autant plus désorienté que Rosa entra, portant sur sa tête, en équilibre, une corbeille de linge fraîchement repassé, et les deux pendeloques de corail se balançaient à ses oreilles.

« Non, je ne sais plus que faire de cette enfant ! dit miss Ophélia d’un air désespéré. Pourquoi, — le ciel ait pitié de nous ! — pourquoi m’avoir dit que vous aviez volé tout cela, Topsy ?

— Maîtresse a dit il fallait que je confisque, et j’avais rien autre à confisquer, dit Topsy se frottant les yeux.

Confesser, et non confisquer : mais je ne vous disais point de confesser ce que vous n’aviez pas fait, reprit