Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que du fatras. Ce sont les gens bien élevés, intelligents, riches, raffinés, qui doivent avoir des droits égaux ; jamais la canaille.

— Pourvu que vous puissiez maintenir la canaille dans cette opinion, répliqua Augustin. Elle a pris une fois sa revanche, en France.

— Certes, cette race doit être assujettie, avec fermeté, avec constance, comprimée, comme je la comprimerais ; et Alfred pesa sur le sol comme s’il eut foulé quelqu’un aux pieds.

— La glissade comptera, si l’opprimé se relève, dit Augustin ; — à Saint-Domingue, par exemple.

— Bah ! nous y aurons l’œil, dans ce pays-ci. Nous devrions rompre en visière à tous ces phraseurs, à ces promoteurs d’éducation qui prennent trop leurs ébats ; la basse classe ne doit jamais être instruite.

— C’est passé cure, reprit Augustin ; elle le sera. — Il s’agit de savoir comment, voilà tout. Notre système est de la former à la brutalité et à la barbarie ! Nous brisons tous les liens de l’humanité pour faire de ces hommes des bêtes brutes. S’ils gagnent le dessus, eh bien, nous les trouverons ce que nous les avons faits !

— Jamais ils ne le gagneront, le dessus !

— Fort bien : poussez la vapeur, fermez solidement la soupape de sûreté, asseyez-vous dessus, et voyez où vous prendrez terre.

— Soit : nous verrons ! Je n’ai pas peur de m’asseoir sur la soupape, tant que la chaudière est solide et que les rouages marchent bien.

— Les nobles sous Louis XVI pensaient comme toi ; l’Autriche et Pie IX sont de nos jours du même avis ; mais par quelque beau matin, vous courez risque de vous rencontrer au haut des airs, quand la chaudière éclatera.

Dies declarabit, s’écria Alfred en riant.

— Je te le répète, reprit Augustin, s’il est de nos jours