Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/581

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tristesse, et leur faisant de la main signe de s’éloigner. C’est impossible. »

Les pauvres gens désolés se retirèrent en silence et la tête basse.

« Sois moi témoin, Dieu éternel ! dit George s’agenouillant sur la tombe de son pauvre ami ; oh ! je te prends à témoin, qu’à partir de cette heure je ferai tout ce qu’un homme peut faire pour chasser de mon pays la malédiction de l’esclavage. »

Il n’y a pas une pierre pour marquer le lieu où repose notre ami. Qu’a-t-il besoin de monument ! Le Seigneur sait où le trouver pour le relever immortel au jour où il apparaîtra dans sa gloire.

Ne le plaignez pas. Une telle vie, une telle mort ne demandent pas de larmes. Ce n’est ni dans la richesse, ni dans la puissance qu’éclate la gloire de Dieu, mais dans l’amour souffrant et dévoué. Bénis sont ceux qu’il appelle à le suivre et à porter sa croix après lui avec patience ! C’est d’eux qu’il est écrit : « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. »


CHAPITRE XLIII.

Une histoire de revenants authentique.


Les légendes sépulcrales circulaient plus que jamais dans la maison de Legris.

On affirmait tout bas avoir entendu, au profond de la nuit, des pas descendre l’escalier du grenier et rôder dans les corridors. En vain avait-on fermé la porte du dernier étage, le revenant avait en poche une double clef, ou, usant du privilège acquis de temps immémorial aux fantômes, passait par le trou de la serrure, et paradait comme devant, avec une audace tout à fait alarmante.

Quant aux formes extérieures du spectre, les rapports