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lunette astronomique, qui permet de voir des objets situés à des distances considérables[1]. Un dernier livre traitait des phénomènes lumineux, tels qu’arcs-en-ciel, halos, parhélies, etc.

Ce travail devait former deux volumes, mais la mort a surpris l’auteur avant qu’il eût pu le terminer. Un seul volume a été imprimé ; il renferme l’optique proprement dite sous ce titre : Francisci Aguilonii e Societate Jesu opticorum libri sex, philosophis juxta ac mathematicis utiles. Antverpiæ, ex officina Plantiniana, MDCXIII. Le premier livre, qui est une espèce d’introduction, traite de la nature des objets et de celle de l’œil ; le deuxième traite des propriétés et des caractères principaux des rayons optiques ; le troisième, de la figure des corps, de leur grandeur, de leur distance, de leur état de mouvement ou de repos ; le quatrième, des apparences trompeuses que peuvent faire naître les objets par suite de leur distance, d’un mouvement rapide, etc. ; le cinquième traite de la nature des corps lumineux et opaques et des ombres ; le sixième enfin traite des trois genres de projections, orthographique, stéréographique et scénographique. Il est connu que c’est d’Aiguillon qui a donné au second genre le nom de projection stéréographique adopté depuis par tous les auteurs.

Ces diverses parties sont traitées avec talent pour l’époque ; mais l’auteur paraît avoir développé avec prédilection la sixième, qui forme plus du tiers du volume. Après avoir exposé la nature et les propriétés des trois systèmes de projection, il en donne des applications nombreuses à la cosmographie, à la géographie, etc. Ce traité des projections peut encore aujourd’hui être lu avec avantage.

Il paraît que d’Aiguillon possédait des connaissances variées. Plusieurs auteurs lui attribuent les plans de la célèbre église des Jésuites à Anvers, qui passait pour une des plus belles et des plus riches qui existassent. Elle a malheureusement été incendiée[2] par la foudre en 1718.

D’Aiguillon avait été nommé recteur de la société des Jésuites à Anvers. Ses supérieurs lui donnèrent pour aide Grégoire de Saint-Vincent (voir ce nom), géomètre de premier ordre, mais qui alors était encore très-jeune. Il est probable que le voisinage de d’Aiguillon n’aura pas été sans influence sur la carrière de ce savant.

Ern. Quetelet.

Moreri, Dictionnaire historique. Basle, 1731. — De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus. Liége, 1859. — Goethals, Histoire des Lettres, des Sciences et des Arts. Bruxelles, 1840. — Chasles, Aperçu historique sur l’origine et le développement des méthodes en géométrie. Bruxelles, 1837. — Ad. Quetelet. Histoire des Sciences mathématiques chez les Belges. Bruxelles, 1864.

AINARD, aussi nommé AMARD, ANAARD, AYMARD, AYRARD, ÉMARD, ÉNARD, évêque de Tournai et de Noyon, succéda à Rambert, vers 915. Cette même année, il transféra le corps du martyr saint Gérulphe du village de Meerendré à l’église Notre-Dame de Tronchiennes. Il mourut en 932.

F. Hennebert.

Cousin, Histoire de Tournai. — Meyerus, Annales. — Molanus, Natales, 21 septembre.

AINEFFE (Georg.-Aur. D’), théologien, né à Liége, vivait en 1612. Voir Dayneffe.

AKEN (Arnould VAN), écrivain ascétique, né à Bois-le-Duc (ancien Brabant), vivait au xviie siècle. Ce prêtre charitable et instruit est signalé par Van der Aa (Biographisch Woordenboek, t. I, p. 41) comme ayant rendu de grands services à ses concitoyens pendant le siége de 1629. Après la reddition de Bois-le-Duc aux états généraux, il émigra à Anvers, où il termina probablement sa carrière. Il avait publié dans sa ville natale, en 1617, un traité en flamand sous le titre : Den Spieghel der Liefde.

Bon de Saint-Genois.

Foppens, Bibl. Belg., t. I, p. 93 ; in-4o.

AKEN (Guillaume VAN), historien du xive siècle. Il écrivit la vie de l’empereur Henri de Luxembourg et il est plusieurs fois nommé dans la chronique rimée de Louis van Velthem aux pages 308 et 310. (Spiegel Historiael van Lodewyk van Velthem. Amst.,1717.)

Ph. Blommaert.
  1. Hinc omne construemus Dioptrarum genus, illudque prœcipuè nuper inventum, quo res immani intervallo distantes, atque adeò extra aspectus vim constitutas, velut intra prœfinitos naturœ terminos positas, ipsisque prope modum oculis cohœrentes videmur intueri. Plane ut argonautam illum qui ob intuitus perspicuitatem Lyncei cognomen accepit, orbi restitutum esse possis suspicari.
  2. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : après le mot : incendiée, ajoutez : en partie.