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combattre des mesures arbitraires. Comme la plupart des prévôts de cette époque, Albert de Rethel frappa monnaie.

F. Driessen.

Chapeauville, Gesta pontificum Leodiensium, t. II, chap. LVII.

ALBRIC, treizième abbé de Stavelot ; il vivait au viiie siècle et fut le successeur immédiat de saint Agilolfe, mort en 779. (Voir ce nom.) Il gouverna, pendant neuf ans, le monastère de Stavelot et celui de Malmedy, qu’il enrichit d’un bien nommé Wandelai, dans le pays des Ardennes. Dans le diplôme où il en est fait mention, Albric qualifie le roi Pepin de Senior meus. On y voit que ce bien était situé au milieu des propriétés de ce prince.

A. de Noue.

Martène et Durand, Ampl. Coll., t. II, p. 21.

ALBUS (Jean), évêque, né à Bruges en 1475, mort en 1540. Voir De Witte (Jean).

ALDEBERT (Bienheureux), nommé aussi Adalbert ou Adelbert, comte d’Ostrevant, vécut vers la fin du viiie siècle. Le comté d’Ostrevant, qu’il gouverna au nom de Pepin le Bref, s’étendait, dans l’ancien Hainaut, entre l’Escaut, la Scarpe et la Sensée ; il est connu dans les anciens diplômes sous le nom d’Austrobandia ou d’Austrovandia. Nous ne possédons guère de données historiques sur la vie d’Aldebert ; nous savons seulement qu’il se distingua par une inépuisable bienfaisance, qu’il épousa sainte Reine (voir ce nom), nièce ou parente de Pepin le Bref, et qu’il en eut une fille nommée Ragenfrède, qui fonda le monastère de Denain (Dodonium) sur l’Escaut.

Les reliques du bienheureux Aldebert et des saintes Reine et Ragenfrède reposent encore aujourd’hui à l’église paroissiale de Denain.

Certains historiens pensent qu’Aldebert fut aussi évêque de Cambrai et qu’il séjourna quelque temps au mont de la Trinité près de Tournai ; mais ils confondent certainement notre personnage avec un homonyme qui vécut au ixe siècle.

Eugène Coemans.

Hen. Doutremannus, Historia Valenceniana, pars III, cap. 5. — Acta SS. Aprilis, t. III, p. 73.

ALDEBURGUS (Jean), théologien, professeur à l’université de Paris, décédé en 1296. Voir Uutentune (Jean).

ALDEGONDE (Sainte), première abbesse de Maubeuge et sœur de sainte Waudru, naquit, vers l’an 630, au bourg de Coursolre (Curtisorra), dans l’ancien Hainaut et qui fait partie aujourd’hui de l’arrondissement d’Avesnes (France). Son père, Walbert, et sa mère, Bertilie, appartenaient à la première noblesse du pays. Jeune, riche et vertueuse, Aldegonde fut de bonne heure recherchée en mariage par plusieurs seigneurs des environs ; toutefois décidée à se consacrer à Dieu, elle refusa constamment les plus illustres alliances. Ses parents respectèrent cette volonté ; mais après leur mort, elle se vit exposée aux plus grands dangers. Un prince, que les historiens du temps nomment Eudo, prétendait l’épouser. Ne pouvant vaincre la résistance de la sainte, il résolut de s’emparer de vive force de sa personne. Pour éviter ses poursuites, Aldegonde fut obligée de s’enfuir de son domaine de Coursolre et de se cacher dans le bois de Maubeuge (Malbodium) sur la Sambre.

Ce fut là qu’elle apprit l’arrivée de saint Amand et de saint Aubert au monastère de Haumont. Elle s’y rendit aussitôt et reçut d’eux le voile monastique. Elle retourna ensuite au bois de Maubeuge et y bâtit un monastère. Deux de ses nièces, Adeltrude et Madelberte, filles de sainte Waudru, et plusieurs autres personnes de condition vinrent s’y mettre sous sa direction. Telle fut l’origine du célèbre chapitre de chanoinesses nobles, qui y subsista jusqu’à la révolution française. Des détails historiques précis nous manquent sur la vie de sainte Aldegonde. Après avoir été de longues années abbesse de Maubeuge, elle y mourut paisiblement au milieu de ses sœurs, vers 685 ou 689.

Le corps de sainte Aldegonde fut transporté d’abord à Coursolre, puis placé, dans une châsse magnifique, dans l’église du chapitre de Maubeuge. Cette châsse, précieuse pour l’histoire de l’orfévrerie belge au xvie et au xviie siècle périt, à la révolution française, et les reliques de la sainte reposent aujourd’hui dans une nouvelle châsse, à l’église paroissiale de Maubeuge.