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den, qu’Alexandre avait déjà abandonné alors sa doctrine légèrement entachée d’anabaptisme pour se rapprocher de Calvin, ce qui nous est confirmé par ce fait qu’en 1562, il signa avec les autres pasteurs réformés de Londres la confession de foi des Églises belges. Nous n’avons pu nous procurer la date exacte de son décès. Les registres de l’Église wallone de Londres disent seulement qu’en 1563, maître Jean Cousin lui avait succédé. Sa sentence d’excommunication prononcée à Bruxelles le 2 janvier 1545, nous livre un dernier renseignement bon à noter. Il y est dit que « trois livres de sermons, dont deux en latin et en français, composés par lui et reconnus par lui en jugement » seront livrés aux flammes dans l’église de Sainte-Gudule avec quelques autres écrits pernicieux qui avaient été trouvés dans sa maison. C’est sans doute à ces sermonnaires, très-probablement manuscrits, que Hofman et après lui Joecher font allusion en disant qu’il laissa plusieurs écrits théologiques.

C. A. Rahlenbeek.

W. Te water, Tweede Eeuwgetyde van de Geloofsbelydenisse, enz. Middel., 1762. — J. Bonnet, Lettres de J. Calvin, t. Ier. — Gerdesii Scrinium antiquarium, t. III et IV. — C. A. Campan, Mémoires de F. Enzinas, t. III, Bruxelles, 1863. — Trigland, Kerkelyke Geschiedenis, t. I. — Hofmanni Lexicon universale. — Joecher’s Gelehrten Lexicon, t. III.

ALEXANDRIUS, médecin, né à Gand au xvie siècle. Voir Sanders (Jean).

ALEYDE DE SCHAERBEEK, bienheureuse. Voir Adélaïde de Schaerbeek.

ALEYDE DE LOUVAIN, reine d’Angleterre xiie siècle. Voir Alix de Louvain.

ALGERUS, ADELGERUS ou ALGER, théologien, né à Liége, dans la seconde moitié du xie siècle. Attaché d’abord comme scolastique à l’église de Saint-Barthélemy, à Liége, Algerus entra ensuite, vers 1101, au chapitre de Saint-Lambert et s’y distingua, pendant vingt ans, par son savoir, ses vertus et surtout par une rare modestie qui lui fit refuser toutes les dignités ecclésiastiques.

Vers la fin de sa vie, il se retira à l’abbaye de Cluny, en France, et y mourut en 1130 ou 1131.

Algerus s’est fait une réputation comme théologien. Tous les anciens critiques, Érasme en tête, s’accordent à donner les plus grands éloges à ses écrits. Nous avons de lui les ouvrages suivants :

1o Liber de misericordia et justitia ; (Martène et Durand, Thesaurus Anecdotorum, t. V) ;

2o De Sacramento Corporis et Sanguinis J. C. — Cet ouvrage, dirigé principalement contre l’hérésie de Bérenger, a eu plusieurs éditions et se trouve aujourd’hui dans tous les grands recueils de patrologie ;

3o Libellus de libro arbitrio (Pezius, Thesaurus Anecdotorum, t. IV, pars II).

Algerus avait encore écrit une histoire de l’Église de Liége et de nombreuses lettres, mais elles ne sont pas parvenues jusqu’à nous.

Eugène Coemans.

Hist. litt. de la France, t. XI. — B. Fisen, Hist. Eccles. Leod., pars I, lib. IX, § 18. — Martène et Durand, Thesaurus Anecdotorum, t. V, p. 1021.

ALGOET (François-Antoine), ministre et théologien calviniste, né à Ypres vers 1536 et mort dans l’exil, avait été moine dominicain dans sa ville natale. L’interrogatoire d’un sectaire, fait prisonnier en 1567, nous apprend en outre que c’était un homme de trente ans environ, « porteur d’une barbe noire. » Voilà, sans doute, pourquoi nos chroniqueurs flamands lui donnent le nom ou le surnom de : de Swarte. Ce serait dès 1565 qu’il aurait fait sa première apparition comme ministre de la religion nouvelle, si l’on en croit le Gueusianismus Flandriœ occidentalis ; mais Jean Ballin, moine à Clairmarais, semble être mieux informé en déclarant qu’Algoet ne quitta son monastère que l’année suivante. L’abjuration des moines était alors chose assez commune ; mais il s’agit ici de l’un des prédictateurs les plus renommés de l’ordre de Saint-Dominique. Aussi l’événement se trouve-t-il consigné dans les écrits du temps, sous la date de 1566. Ce qui donne, dès ce moment-là, une valeur historique à la personnalité d’Algoet, c’est qu’il fut le premier aux Pays-Bas qui osât prétendre que la religion du Christ ne devait point considérer les églises comme des maisons de Dieu, seu-