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en qualité de président, réorganisé le collége de Busleiden. Elle mourut à Louvain, en 1640, lui laissant deux filles, l’une du nom de Barbe, que Valère André maria à G.-F. Vanden Bosche ; l’autre, Adrienne, qu’il maria à Matthieu de Coenen. D’après Foppens, c’est chez les fils de celui-ci, faisant partie du magistrat de Louvain, que s’étaient conservés quelques manuscrits de notre auteur, dans la première moitié du xviiie siècle.

Pour apprécier les services rendus par Valère André à la science et aux lettres, comme à l’enseignement en général, il est préférable de distinguer plusieurs catégories dans ses écrits. On examinerait, en premier lieu, en dehors de ses élucubrations philologiques, ses publications, qui se rapportent à l’histoire littéraire de notre pays, et dont plusieurs ont conservé jusqu’à nos jours la valeur de documents indispensables à consulter ; on ferait, en second lieu, la revue des recherches qu’il a consacrées incessamment à la science du droit et aux livres qui en représentaient les derniers progrès.

Le premier essai de Valère André fut un répertoire bibliographique des auteurs espagnols qui ont écrit en latin, composé avec les conseils d’André Schott, avant les deux publications de ce savant sur l’histoire et la littérature de l’Espagne : Catalogus clarorum Hispaniœ Scriptorum qui latine disciplinas omnes, etc., illustrando, etiam trans Pyrenœos evulgati sunt. Opera et studio Valerii Andreœ Taxandri (Moguntiæ, 1607 ; in-4o). Plus tard, il fit paraître, à Anvers, un recueil de courtes notices sur des savants de toute nation, accompagnées de portraits gravés sur bois dans des médaillons : Imagines doctorum virorum e variis gentibus, elogiis brevibus. (Antverp., apud Davidem Martinum, 1611, petit in-8o, sans pagination). C’est un véritable spécimen de biographie, dédié à Miræus, qui avait déjà publié deux éditions de ses Elogia. L’auteur, jugeant sans doute ce travail et le précédent minces et fort incomplets, n’en a pas tenu compte dans ses publications postérieures. Jeune encore, Valère André avait prêté son concours aux éditeurs de livres et de textes classiques. Quand la maison Plantin imprima, en 1608, les poésies d’Horace, annotées par Lævinus Torrentius (Vander Beken. Voir ce nom), il inséra dans le même volume le commentaire posthume de P. Nannius sur l’art poétique, d’après les cahiers dictés par ce latiniste estimé, et il le compléta en quelques endroits. Il donna ses soins à une édition du traité d’orthographe d’Alde Manuce, imprimé à Douai, en y ajoutant des remarques personnelles et en le faisant suivre d’une étude sur la ponctuation (Ortographiœ ratio., etc. Duaci, typis Belleri, 1610, pp. 186 ; in-12). Plus tard encore il revint à ses goûts d’humaniste, en fournissant des notes étendues à une édition de l’Ibis d’Ovide (Antverp., 1618, typis Nutii ; in-fol.). Les recherches d’érudition que Valère André poursuivit le plus activement eurent pour objet principal l’histoire des lettres et des sciences dans les provinces belgiques et dans celles des contrées voisines longtemps soumises à la même domination : il en étendit toujours le cercle à mesure qu’il eut sous la main un plus grand nombre de livres et de manuscrits. Il s’appliqua d’abord à l’histoire du collége de Busleiden, qui l’avait promu à l’une de ses chaires ; c’est là l’objet du travail qu’il publia à la suite du discours qu’il avait prononcé en 1612, à l’ouverture de son cours d’hébreu (Collegii Trilinguis Buslidiani exordia ac progressus, etc., etc. Lovanii, 1614, p. 71 ; petit in-4o). Les annales de cette école spéciale de philologie, écrites par Valère André, ont servi de base à notre Mémoire historique et littéraire sur le collége des Trois-Langues à Louvain (tome XXVIIIe des Mémoires couronnés par l’Académie royale de Belgique, collection in-4o. Bruxelles, 1856).

Bien des années après, Valère André recueillit le fruit de ses longues investigations qui devaient absorber encore le reste de sa vie, en livrant au public la première rédaction de ses deux ouvrages principaux : la biographie des savants et des écrivains célèbres de la Belgique et l’histoire de l’Université de Louvain. Il publia, en premier lieu, sa Bibliotheca belgica, qu’il avait préparée de longue main : c’était