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de Saint-Pierre, dans laquelle repose son fils, le bienheureux Sylvain, et qu’Anglin y fut lui-même enterré. Saint Anglin rétablit la discipline et forma de nombreux disciples entre autres saint Agilolfe. (Voir ce nom.)

On possède deux diplômes accordés à Anglin, dans les années 746 ou 747, par Chilperic III, roi d’Austrasie. Ce prince, surnommé le Stupide, avoue lui-même, dans ces documents, qu’il a été élevé sur le trône par les fils de Charles Martel, qui, plus tard, après lui avoir rasé la tête, l’enfermèrent dans un couvent. Ces diplômes confirment les immunités de Malmédy et de Stavelot. Le second a surtout une grande valeur historique, parce qu’il est une espèce de jugement prononcé par Carloman, en sa qualité de maire du palais, aux plaids de Dunaville, pour la restitution de Lethernau (Lierneux) à ces monastères. On y trouve les sept assesseurs, dont quatre évêques, un abbé et un comte. En outre ces diplômes fournissent la preuve que, dès l’origine des deux maisons monastiques, les abbés de Stavelot eurent des droits régaliens et qu’ils ont été considérés dès le principe sous le double aspect de chefs ecclésiastiques et de vassaux de l’Empire.

A. de Noue.

ANICIUS, médecin, soixante ans après Jésus-Christ. Ce personnage, que nous accueillons sous toute réserve, est le premier médecin belge connu ; il était natif de Tongres ou du pays des Tongrois. Fils de parents libres et attaché, en qualité de médecin, à la première cohorte tongroise, comme le prouve l’inscription que nous donnons ci-dessous, il paraît avoir passé avec Agricola dans la Grande-Bretagne et y être mort en l’an 85, à l’âge de vingt-cinq ans.

Une inscription latine qu’on a trouvée dans le Northumberland, près de la muraille de Sévère, résume ces détails ; la voici :

ANICIO — INGENUO — MEDlCO — ORD. COH. I. — TUNGR. — VIX ANN. XXV.
Bon de Saint-Genois.

Journal de l’instruction publique, 1845, p. 72.

ANIEN, abbé d’Oudenbourg, chroniqueur, né à Cassel (ancienne Flandre), décédé en 1462. Voir Coussere (Anien).

ANLY (Jean D’), historien, né à Montmédy (ancien Luxembourg), vers 1540. Il était de noble lignée, et prenait le titre d’écuyer, seigneur de Mohimont. Aucun de ses ouvrages n’est imprimé. Il a laissé les manuscrits suivants :

1o Recueil et abbrégé de plusieurs histoires, contenant les faits et gestes des princes d’Ardenne, spécialement des ducs et comtes de Luxembourg et Chiny. Ensemble une table généalogique de la postérité de Clodion le Chevelu. Ce manuscrit est conservé à la Bibliothèque de Bourgogne (Bibliothèque royale), à Bruxelles.

2o Sommaire et brief discours des troubles et guerres civiles des Pays-Bas, extraict de plusieurs histoires et mémoires, par Jean d’Anly, à Montmédy, 1583. Miræus possédait, en 1641, ce manuscrit, probablement perdu aujourd’hui.

F. Hennebert.

ANNAPES, patriarche de Jérusalem, décédé en 1291. Voir Hanapes.

ANNEESSENS (François), l’un des doyens du métier des Quatre Couronnés de Bruxelles, né dans cette ville, le 25 février 1660 et décapité le 19 septembre 1719.

Anneessens, qu’un supplice immérité a rendu célèbre, naquit dans la paroisse de Sainte-Catherine, de Josse Anneessens et de Catherine Van Hautem. Il fut admis, comme ardoisier, dans le métier dit des Quatre Couronnés (c’est-à-dire des maçons, des tailleurs de pierre, des sculpteurs et des couvreurs en ardoises). Il était aussi fabricant de chaises en cuir d’Espagne et en cette qualité, il appartenait à un métier qui dépendait de la nation de Saint-Christophe et de la gilde de la draperie. Il fut élu doyen en 1698, et peut-être aussi plus tard, car la liste des doyens de la nation de Saint-Christophe ne nous est parvenue que très-incomplète. Nous le voyons intervenir dans une décision de cette nation de Saint-Christophe, datée du 29 juillet 1699 et ayant pour but d’engager les syndics et les commissaires des nations à continuer leurs efforts pour le rétablissement des priviléges et du commerce. En 1700, il figure au nombre des quatre commissaires des « suppôts » ou membres