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Dans ce petit livre rarissime qui se trouvait dans la bibliothèque de M. Ch. Pieters, à Gand[1], Aranda raconte vingt et une aventures, arrivées en Espagne à lui et à d’autres personnages. Elles sont écrites avec entrain et sont fort amusantes. L’auteur les dédia à Pierre-Louis de Aranda, le plus jeune de ses quatorze enfants.

On connaît encore de lui un recueil de poésies flamandes[2] qu’il publia, en 1679, sous le titre de : Den lachende ende leerende Waerseggher. Brussel, J. De Grieck. Ce sont des pièces mi-sérieuses, mi-burlesques sur les sept péchés capitaux, un peu dans la manière de Cats et du père Poirters.

En général, une jovialité simple, une rondeur toute flamande caractérisent les écrits de Aranda, sans exclure cependant une certaine causticité qui en relève le ton quelquefois un peu vulgaire.

Enfin, vers la fin de sa vie, il rédigea l’histoire de tout ce qui était arrivé à Bruges de son temps, mais il ne voulut jamais la laisser imprimer, sans doute à cause des personnalités et des actualités trop piquantes dont ce livre était parsemé.

La date de la mort d’Emmanuel de Aranda nous est inconnue. Par la dernière anecdote qui termine l’édition flamande de 1682, on voit qu’à cette époque, il soigna lui-même cette traduction de sa relation. Il mourut probablement peu de temps après.

Bon de Saint-Genois.

Bon de Saint-Genois, Les Voyageurs belges. — Biographie de la Flandre occidentale. — Bon De Reiffenberg, Bulletins de l’Academie de Bruxelles, t. XIII, part. I (1846). — Kunst- en Letterblad, 1840, pp. 33 et suiv. — Delvenne, Biographie des Pays-Bas.

ARBERG (Charles-Antoine comte D’) de Valengin et du saint empire romain, baron de Noirmont, d’une famille originaire de la Suisse, général, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, chambellan de LL. MM. II. et RR., naquit vers l’année 1722 et mourut à Bruxelles le 5 février 1768. Il embrassa la carrière des armes, fut colonel-propriétaire d’un régiment levé en 1742, en Belgique, pour la guerre de la succession d’Autriche, et qui porta le nom de premier régiment d’infanterie wallone. Dès l’année suivante, le comte d’Arberg se rendit en Allemagne, sur le Mein, avec son régiment et se distingua à la journée de Dettingen (27 juin). En 1745, il fut promu au grade de général-major et reçut la propriété de son ancien régiment, qui prit dès lors le nom de régiment d’Arberg ; plus tard, il obtint encore le grade de général d’artillerie.

Le général Guillaume.

Piron, Levensbeschryving. — Wurzbach, Lexicon des Kaiserthums OEsterreich. — Birtenfeld.

ARBERG (Charles-Philippe comte D’) de Valengin et du saint empire, fils du précédent, naquit en 1775 et mourut prématurément à Paris, le 18 mai 1814. Il embrassa la carrière militaire sous l’Empire et se distingua à Tilsitt, où il servait en qualité de capitaine des gendarmes d’ordonnance. Il devint chambellan de Napoléon Ier et reçut, après les événements de Bayonne, la triste mission de surveiller les princes de la maison d’Espagne, détenus au château de Valençay. Le comte d’Arberg se distingua comme administrateur, étant préfet de Brême ; la confiance dont l’Empereur l’honorait et qu’il justifia toujours par un dévouement absolu, lui fit donner plusieurs missions diplomatiques, entre autres à Saint-Pétersbourg. Il était officier de la Légion d’honneur et grand-croix de l’orde de la Réunion.

Le général Guillaume.

Michaud, Biographie universelle. — Roger, Biographie générale des Belges morts ou vivants. — Delvenne, Biographie des Pays-Bas. — Guillaume, Histoire des régiments nationaux.

ARBERG (Nicolas-Antoine comte D’), de Valengin et du saint empire, neveu du premier, feld-maréchal, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, naquit en 1736, à Nivelles, et mourut à Bruxelles, le 17 septembre 1813. Il entra, en 1749, dans le régiment d’infanterie wallone de son oncle, se distingua pendant la guerre de sept ans, notamment au combat de Holzberg et à la bataille de Breslau, et obtint, en 1764, le commandement du régiment d’infanterie Prince de Ligne. Il fut nommé général-major en 1773, feld-maréchal lieutenant en 1783, puis gouverneur et grand bailli du Hainaut. Il avait reçu, en 1779, la propriété du cé-

  1. Catalogue de sa vente, mai 1864.
  2. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : un recueil des poésies flamandes, lisez : un ouvrage en prose flamande.