Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

minent. Transporté de Madrid à Paris, Artot ne s’abusa bientôt plus sur sa fin prochaine. Au lieu de se réjouir d’avoir reçu la décoration de l’ordre de Léopold, qui lui était parvenue à Marseille ; c’est une croix sur une bière, s’écria-t-il. « Tout temps de sa maladie, dit une relation contemporaine, Artot fut d’un courage admirable. Enfin, après deux jours d’horribles souffrances, il mourut le 20 juillet 1845, à trois heures dix minutes du matin. Sa mort fut sublime : il mourut comme un. saint… »

Artot, dit M. Fétis (Biographie universelle des Musiciens, 2e édition), manquait de largeur dans le son et dans le style ; mais il avait du brillant dans les traits et chantait avec grâce sur son instrument. On a gravé de sa composition :

1° Concerto pour violon et orchestre (en la mineur), op. 18 ; Mayence, Schott.

2° Des fantaisies pour violon et piano, op. 4, 5, 8, 11, 16, 19 ; ibid.

3° Des airs variés pour violon et orchestre, ou violon et piano, op. 1, 2, 17 ; ibid.

4° Des rondeaux pour violon et orchestre ou piano, op. 9 et 15 ; ibid.

5° Des sérénades, romances, etc. ; ib.

Artot a écrit aussi plusieurs quatuors pour violon, et un quintette pour piano, deux violons, alto et basse, qui n’ont pas été publiés.

Chev. L. de Burbure.

ARUNDINE (Joannes AB), théologien, né à Bruges, mort en 1497. Voir Vander Riet (Jean).

ASCELIN ou AZELIN DE TRONCHIENNES, évêque de Paris, au xe siècle. Ascelin naquit à Tronchiennes (de Truncinia villa) près de Gand. Il était le fils bâtard de Baudouin le Chauve, comte de Flandre. En 998, après le mort de Rothard, évêque de Cambrai, le siége épiscopal de cette ville fut brigué par ce personnage et par Herluin, archidiacre de Liége, appuyé par le célèbre Notger. Espérant de réussir dans ses tentatives, il alla trouver Sophie, sœur de l’empereur Henri II et lui offrit des présents pour qu’elle employât son crédit en sa faveur. L’Empereur, irrésolu quelque temps, finit par se prononcer en faveur d’Herluin, le second prétendant, mais Ascelin fut indemnisé plus tard de cet échec et parvint à occuper le siége épiscopal de Paris.

Bon de Saint-Genois.

Balderici, Chronicon cameracense, éd. le Glay (Paris, 1834, in-8o), p. 178. — Le Glay, Cameracum christianum (Lille, 1849, in-8o), p. 21. — Kervyn, Histoire de Flandre, t. I, p. 232. — Gallia christiana, t. III, p. 18.

AS CLOQUETTES (Michel), négotiateur, né dans le Hainaut, au xiiie siècle. Il appartenait à une famille de Tournay dant le nom figure honorablement parmi la noblesse de cette ville. A la fin de ce siècle, on le voit revêtu des fonctions de chantre de Soignies et de chapelain de la maison du comte de Flandre ; la mention de ce double titre constitue à peu près tout ce qu’on sait sur sa vie privée ; mais des indications moins restreintes nous font connaître quel fut son rôle politique. On connaît la lutte désespérée que le comte Guy de Dampierre avait entreprise pour sauvegarder l’indépendance de la Flandre contre les prétentions de la France. Le nom de Michel As Cloquettes se mêle brillamment à cette lutte, par la part qu’il prit aux négotiations diplomatiques, destinées à y mettre un terme. Après avoir fait lire publiquement dans les églises de ses domaines, l’exposé des griefs qu’il se croyait fondé à produire contre la mauvaise foi de Philippe le Bel, le comte Guy résolut d’envoyer des ambassadeurs au pape, dont l’interdit venait en de moment de frapper la Flandre ; son choix tomba sur Jean Beck, Jean de Tronchiennes et Michel As Cloquettes qui fut le chef de cette mission. Ces envoyés partirent pour Rome à la fin de l’an 1296 et furent suivis de près par un quatrième envoyé, Jean de Menin, chevalier, conseiller du comte, ainsi que de plusieurs députés des villes flamandes, toutes intéressées aux succès des négotiations. Ils étaient en même temps porteurs d’une requête du clergé flamand au souverain pontife pour demander sa protection contre le roi de France. Dès le mois d’avril 1297, Michel As Cloquettes écrit deux lettres au comte de Flandre et à son fils Robert de Béthune, pour leur communiquer le résultat de leur entrevue avec le pape, auprès duquel les