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bable que la première édition a paru vers 1655.

21° La prétendue religion réformée démasquée, ses déformités, ses faussetés et ses impiétés dévoilées et les vérités catholiques prouvées et avérées (par Binard, augmenté par Arnould de Linot, gardien du couvent des récollets de Durbuy), avec quelques annotations ou remarques sur chaque chapitre. Par un récollet de l’ordre de Saint-François. Liège, H. Hoyoux, 1676, in-8o de 272 pp.

D’Astroy s’adonnait parfois à la poésie latine. On trouve des vers de sa composition dans plusieurs ouvrages liégeois, notamment en tête du traité De Senectute que Jean de Chokier, vicaire général, fit paraître en 1647.

Ul. Capitaine.

Les ouvrages cités. — L’obituaire du couvent des récollets de Liége. — Stéphani, Mémoires pour servir à l’histoire monastique du pays de Liége, Mss.

ATHIN (Wathier ou Wauthier D’), DATIN ou DATHYN, DATINIUS, seigneur de Jeneffe et de Jehay, successivement échevin, bourgmestre et grand maïeur de la cité de Liége, naquit à Montegnée vers 1382 et mourut à Louvain le 21 mai 1457. Différents membres de cette famille riche et puissante ont occupé de hautes dignités dans la principauté de Liege. Wathier, dont le nom s’écrit de diverses manières dans les documents du xve et xvie siècle, Wouter, Walter, Walterus, Gualterus, Waltier, est le petit-fils d’Athin surnommé le houilleur de Montegnée, à cause des nombreuses fosses à houille qu’il possédait dans ce village. Nommé échevin sous Jean de Bavière, il parvint bientôt, par ses intrigues et ses richesses, à gagner la faveur populaire et une haute position politique. L’historien Fisen le dit unus e tredecim viris, et le rédacteur de son epitaphe à Louvain le dit un des douze du pays de Liége et de Looz. A la bataille d’Othée (1408), Wauthier paraît avoir lâchement abandonné le peuple et s’être réfugié chez le comte de Namur. Lorsqu’à la mort du comte de Hainaut, Jean de Bavière songea à dépouiller de la succession de ce comté sa nièce, Jacqueline de Bavière, Wauthier servit d’intermédiaire pour mener cette aventure à bonne fin. Il persuada à l’élu qu’il obtiendrait aisément du peuple l’argent dont il avait besoin, en échange de la reconnaissance de ses anciens priviléges. Et en effet, il négocia si bien cette affaire que les bourgeois offrirent six mille couronnes, dont Wathier en eut 2400, et le prince octroya le règlement du 30 avril 1417.

Sous Jean Valenrode, mort en 1419, qui réintégra le peuple dans tous ses anciens priviléges, et sous son successeur Jean de Heinsberg, Wauthier fut promu aux plus hautes charges de l’État, celles de bourgmestre et de grand maïeur. Il avait employé les moyens les plus honteux pour y parvenir, notamment celui d’acheter les suffrages des métiers. Il eut aussi l’art de faire accroire au peuple qu’il devait à lui le rétablissement de ses anciennes libertés.

Le bourgmestre de ce temps était le chef du magistrat, le chef de la police, et le chef du tribunal des échevins qui jugeait souverainement au civil et au criminel. Il avait de gros honoraires, son entrée au conseil privé du prince et il disposait de plusieurs emplois ; à l’Anneau du palais présidé par le prince-évêque, le maïeur, armé et accompagné de ses douze varlets ou sergents, remplissait les fonctions d’officier de justice en matière criminelle. L’élection du haut magistrat provoquait des luttes, des brigues incessantés parmi les nobles et les principaux du peuple qui y aspiraient. Aussi l’autorité de Wauthier contre-balançait-elle celle du prince. Dans cette position, il recourait aux moyens les plus vils et les plus sordides pour augmenter ses richesses. Un fait qui prouve son ascendant sur le peuple, toute son audace, toute sa puissance, est celui qui concerne un de ses fils, docteur ès droits, chanoine de Saint-Jean l’Évangéliste, de Saint-Lambert, de Saint-Paul, de Saint-Martin et de l’église d’Utrecht, prévôt de Saint-Denis, acolyte du pape. Ce jeune prêtre, comblé de tous les honneurs, ayant eu à se plaindre du chapitre primaire, en parla à son père, qui fit immédiatement défense aux métiers de travailler pour les chanoines et aux marchands de leur rien livrer, ni pain, ni vin, ni viande jusqu’à ce qu’il eût reçu satisfaction des membres du clergé. Le chapitre ayant cherché en vain