Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’octroi d’érection d’une fontaine publique sur le marché de cette ville, en 1386.

Les funérailles du comte se firent sans pompe. Sa veuve, Marguerite de Clèves, revêtue d’habits d’emprunt, alla déposer sur son tombeau ses clefs, sa bourse et sa ceinture ne signe d’abandon de la communauté.

Albert laissait un grand nombre d’enfants naturels, et six de son premier mariage : Guillaume d’Ostrevant, qui avait épousé Marie de Bourgogne et qui lui succéda ; Albert, mort à la fleur de l’âge ; Jean, évêque de Liége ; Catherine, mariée en premières noces au duc de Gueldre et en secondes noces au duc de Juliers ; Marguerite, qui épousa Jean de Bourgogne, et Yolande, donnée en mariage à Albert d’Autriche. Il n’eut pas d’enfants de Marguerite de Clèves.

Adolphe Mathieu.

Hossart, Hist. eccl. et prof. du Hainaut. — Delewarde, Histoire générale du Hainaut. — Vinchant, Annales de la province et du comté de Hainaut. — Bon de Reiffenberg et Vandervin, Histoire du comté de Hainaut.

AUBLUX (Albert-Gilain-Joseph), lieutenant-colonel, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, né à Mons, le 9 septembre 1720, mort à Vienne, le 20 février 1800. Il était fils de François-Joseph Aublux, avocat au conseil souverain du Hainaut. Dès l’âge de quinze ans, il entra au service ; il faisait partie du régiment d’infanterie wallone d’Arberg, en qualité de lieutenant, lorsque la guerre de la succession’d’Autriche éclata. Il assista avec ce régiment à la bataille de Dettingen, en 1743, puis au siége de Nieuport, en 1745. Il était capitaine de grenadiers au début de la guerre de sept ans. Après avoir pris part au plus grand nombre des combats de cette guerre mémorable, il se trouva enfermé, en 1762, dans la place assiégée de Schweidnitz, et y profita de plusieurs occasions pour signaler sa bravoure, notamment dans une sortie qui eut lieu le 27 septembre et à l’assaut que les Prussiens donnèrent au fort de Jauernick, dans la nuit du 8 au 9 octobre. A la tête de sa compagnie, il repoussa l’ennemi du chemin couvert et obtint pour récompense de cette action la croix de chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse. Il parvint au grade de lieutenant-colonel et fut pensionné, en 1786, après une carrière de plus de cinquante années de service.

Général Guillaume.

Wurzbach, Lexikon des Kaisersthums OEsterreich. — Guillaume, Histoire des régiments nationaux pendant la guerre de sept ans.

AUBREMÉ (Alexandre-Charles-Joseph-Ghislain, comte D’), lieutenant général au service des Pays-Bas, commandeur de l’orde militaire de Guillaume, officier de la Légion d’honneur, de l’ordre de la Réunion, etc., naquit à Bruxelles en 1773, et mourut à Aix-la-Chapelle en 1835. Il entra au service de France en 1792, après avoir fait partie d’un des corps de volontaires que la révolution brabançonne fit surgir en 1790 et qui allèrent chercher un refuge au delà des frontières, lorsque le gouvernement autrichien eut rétabli son autorité dans les provinces belgiques. Le jeune d’Aubremé fut admis en qualité de lieutenant dans le deuxième régiment d’infanterie belge ; il servit sous les généraux Dumourier, Custine, Houchard et Pichegru, fit toutes les campagnes en Belgique et en Allemagne, puis passa au service de Hollande avec le grade de major des gardes du roi Louis. Il retourna au service de France en 1810, et commanda le 136e régiment de ligne pendant la campagne de 1813. Il se distingua à la bataille de Lutzen, où il fut blessé dangereusement. Son regiment y fit des prodiges de valeur et obtint quarante-deux décorations de la Légion d’honneur que son colonel distribua sans s’en réserver une pour lui-même. Il se distingua de nouveau à Bautzen, et reçut alors la croix qu’il avait si souvent méritée. Pendant la campagne de France, son régiment fut littéralement anéanti ; le colonel y fut également blessé. Après la chute de l’empire, le colonel d’Aubremé revint dans sa patrie et fut investi du commandement d’une brigade à la tête de laquelle il combattit à Waterloo. En 1818, le roi Guillaume le fit adjudant général, commissaire général de la guerre l’année suivante, et lieutenant général en 1825. Après la révolution de 1830, le général d’Aubremé vécut dans la retraite.

Général Guillaume.