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vinale de Gand. Ces peintures murales comprenaient toute la série des portraits en pied des comtes et comtesses de Flandre, avec leurs insignes souverains et leurs armoiries, depuis Baudouin Ier, surnommé Bras de Fer, jusqu’à Jean sans Peur, représentés, en grandeur naturelle, dans des compartiments architectoniques. Les intéressantes particularités sur Guillaume van Axpoele et sur ces anciennes peintures murales à l’huile, les premières qui furent exécutées à Gand par l’application du procédé des Van Eyck, nous ont été révélées par les livres des échevins, précieuse collection manuscrite conservée aux archives de la ville de Gand. Guillaume van Axpoele travailla à ces peintures murales avec Jean Martins, déjà affranchi, comme fils de franc maître, et qui fut admis à la maîtrise à la Noël 1420. Les portraitures primitives furent modifiées et exécutées à l’instar des peintures similaires effectuées, peut-être par les mêmes peintres, sur les parois de l’oratoire comtal, construit par le comte de Flandre Louis de Male, en 1374, dans l’église de Notre-Dame, à Courtrai. C’est aujourd’hui la chapelle de Sainte-Catherine), et des vestiges de ces curieux compartiments à représentations souveraines sont encore visibles. Elles y ont été découvertes en 1859, sous d’épaisses couches de badigeon, et offrent un rare spécimen de l’art pictural du xve siècle en Flandre[1].

L’année de la mort de Guillaume van Axpoele est ignorée. Après 1420, on le perd entièrement de vue. L’image du duc de Bourgogne Jean sans Peur, assassiné à Montereau, en septembre 1419, subit quelques changements en 1431, et ce fut Jean Martins seul que les échevins gantois chargèrent de cette besogne. — Des tableaux et des portraits peints par Guillaume van Axpoele, aucun n’est parvenu jusqu’à nous, du moins sous son nom.

Edm. De Busscher.

AYALA (Balthazar), jurisconsulte, né à Anvers en 1548, mort à Alost, le 1er septembre 1584. Sa famille était d’origine espagnole ; son père, Grégoire Ayala, était venu fonder, dans les Pays-Bas, une fabrique de draps qui ne prospéra guère. Sa mère, Agnès Rainalmia[2], était de Cambrai.

Balthazar, envoyé très-jeune à l’Université de Louvain, s’y livra à l’étude de l’histoire, des antiquités, du droit, et y obtint le grade de licencié. Le prince de Parme, par lettres patentes données à Mons, le 27 mai 1580, l’appela aux fonctions importantes d’auditeur général du camp, et Ayala sut se faire remarquer dans ce poste élevé par une grande prudence et une grande équité. En récompense de ses services, il fut appelé, à la mort de Jean Aux Truyes, par lettres patentes du 20 janvier 1583, à occuper un siége de conseiller et à remplir le poste de maître aux requêtes au grand conseil de Malines. Ce conseil, malgré le nom sous lequel on le désignait, était retiré à Namur depuis 1580, la ville de Malines étant, depuis cette époque, au pouvoir du prince d’Orange. En 1584, Ayala fut envoyé comme commissaire à Breda, à Herenthals et à Lierre, afin de renouveler le magistrat et d’informer sur les troubles survenus dans ces villes, qui venaient de faire leur soumission au duc de Parme. Il est probable qu’il se trouvait à Alost, en la même qualité, lorsqu’il y mourut à peine âgé de trente-six ans.

Ayala est auteur d’un ouvrage dédié au duc de Parme, intitulé : De jure, officiis bellicis et disciplina militari, libri III. Duaci, ex typis Johannis Bogardi, 1582 ; in-8o.

Une seconde édition parut à Anvers, chez Martinus Nutius, en 1597 ; in-8o.

Ce livre, contrairement aux promesses du titre, ne donne aucun détail sur la justice militaire de cette époque ; c’est un recueil indigeste de lieux communs sur la guerre et la paix dans l’antiquité.

Il existe de Balthazar Ayala deux portraits, l’un gravé sur cuivre, par Judocus de Weert (d’Anvers), l’autre, par G. van Veen.

Parmi les cinq frères de Balthazar, deux

  1. Recherches sur les peintres gantois des XIVe et XVe siècles ; indices primordiaux de l’emploi de la peinture à l’huile. Gand, 1859. — Messager des Sciences historiques et des Arts de Belgique. Même année.
  2. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : Rainalmia, lisez : de Renialme.