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les sentiments d’une solide piété, elle se consacra à Dieu, et fonda, en 1680, sous l’invocation de Marie immaculée, une congrégation de religieuses connues sous le nom d’Apostolines. Le but de cette institution était de venir en aide à la classe la plus nécessiteuse de la société, en procurant aux enfants des familles ouvrières et dépourvues de ressources le bienfait d’une éducation en harmonie avec leur position sociale. Les maîtresses ne se bornaient pas à donner aux jeunes filles qui leur étaient confiées l’instruction que, de nos jours, on est convenu d’appeler primaire, elles leur enseignaient aussi divers ouvrages manuels, tels que la couture, le tricot, et surtout la fabrication des dentelles.

Grâce au zèle infatigable de la fondatrice, la communauté se développa rapidement : en moins de vingt ans, elle comptait trois maisons à Anvers, une à Bruxelles, une à Malines et une à Audenarde. Agnès Baliques avait l’intention d’établir ses religieuses à Tongres et à Louvain, et elle s’était rendue à Aix-la-Chapelle, où on lui avait demandé de fonder une communauté, lorsque, à son retour, elle tomba malade à Malines, et y mourut, dans la maison de son ordre.

Ce fut Agnès elle-même qui composa les statuts des Apostolines ; ils furent publiés plus tard sous le titre de : Den Godvruchtigen Regel van de geestelycke dochters der vergaederinghe van de onbevleckte ontfangenisse van de H. M. ende Moeder Godts Maria, genoemt Apostelinnen, eerst opgestelt in ’t jaer 1680 door de seer Eerw. en Godtminnende geestelycke dochter Agnes Baliques, fondatersse der selve vergaederinghe, ende den 28 feb. 1724 verandert, en in beter orden gestelt door syne Emin. Mynheer Thomas Philippus, cardinael ende aertsbisschop van Mechelen : nu eerst in ’t licht gegeven, enz. Mechelen, Vander Elst, 1736 ; 2 vol. in-12.

E.-H.-J. Reusens.

BALISTA (Laurent), professeur à l’Université de Mayence au xvie siècle, naquit à Liége, probablement vers 1530. Il fit de bonnes études et la réputation de son savoir le fit appeler à l’Université de Mayence, où il donna un cours de physique. En 1567, il composa un traité De Arte poetica, qu’il jugeait devoir être très-utile à la jeunesse. On ignore si ce livre a été imprimé ; on ignore également la date de la mort de son auteur.

H. Helbig.

Henricus Knodt, De Moguntia litterata, Commentatio II. Moguntiæ (1752), in-4o, p. 74.

BALLAER (Jean VAN), écrivain ascétique plus connu sous le nom de Michel de Saint-Augustin, né à Bruxelles, le 15 avril 1622, mort dans cette ville le 2 février 1684. Il fit son cours d’humanités au collège fondé à Bruxelles, par les Augustins, au commencement du xviie siècle. Cette institution passait, à cette époque, pour un des meilleurs établissements de ce genre. Le jeune Van Ballaer s’y distingua parmi ses condisciples par une grande vertu et de rares talents. A l’âge de dix-sept ans, il entra dans l’ordre des Carmes chaussés, et prononça les vœux, solennels au couvent de sa ville natale, le 14 octobre 1640. A partir de ce moment, il prit le nom de Michel de Saint-Augustin. Ordonné prêtre, en 1645, il célébra sa première messe le 10 juin de cette année, assisté à l’autel de ses six frères, dont trois étaient prêtres séculiers et trois autres appartenaient à l’ordre de Saint-François. Le même jour, et pendant cette solennité, un septième frère fit sa profession religieuse dans l’ordre des Carmes. Le père Michel devint successivement professeur de théologie, directeur des novices, définiteur ou assistant du père provincial, et deux fois prieur du couvent de Malines. Élu, en 1656, prieur du couvent de Bruxelles, il fut encore, la même année, nommé, à l’unanimité des suffrages, provincial de la Belgique par le chapitre de l’ordre réuni à Bruges. Cette dernière charge lui fut encore confiée en 1667 et en 1677. Il fut aussi, pendant quelque temps, commissaire général de l’ordre.

Observateur scrupuleux de la règle monastique qu’il avait embrassée, et profondément versé dans la théologie mystique et ascétique, le père Michel s’adonna, avec un zèle extraordinaire, à