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mière femme, fut initié dans la culture des arts par son père, qui était également sculpteur et architecte. On l’admit dans la corporation de Saint-Luc en 1712, et les ouvrages qu’il produisit lui valurent bientôt une réputation méritée. Il ne tarda pas à être pourvu d’une riche clientèle et fit, entre autres, les plans de trois grandes habitations, dont on admire l’ordonnance élégante des façades, nommément le château de s’Gravenwesel, dans la campine anversoise, l’hôtel servant aujourd’hui de palais royal, que fit bâtir, à grands frais, à la place de Meir, à Anvers, Melchior van Susteren, seigneur dudit s’Gravenwesel, et l’hôtel d’Arnould du Bois, seigneur de Vroylande, occupé de nos jours par la Banque d’Anvers, dans la rue Neuve. L’autel du Saint-Sacrement, dans la cathédrale, entrepris en 1743 et terminé seulement en 1751, compte aussi au nombre des meilleurs ouvrages de ce maître, qui cessa, quelques années avant sa mort, l’exercice de son art, une infirmité l’obligeant fréquemment à garder le lit. D’après M. J.-B. Vanderstraelen (Jaerboek der Gilde van Sint Lucas binnen Antwerpen. 1855, page 239), à qui nous empruntons la majeure partie des détails précédents, Van Baurscheit mourut subitement dans la nuit du 9 au 10 septembre 1768 et fut enterré le 12 de ce mois, dans la grande nef de l’église de Sainte-Walburge, sous la pierre sépulcrale de ses parents. Aux mérites de Jean-Pierre van Baurscheit, comme sculpteur et architecte, il convient d’ajouter la noblesse de son caractère et le dévouement avec lequel il donna gratuitement, durant quatorze ans, de 1741 à 1755, l’enseignement de l’architecture aux élèves de l’Académie d’Anvers, institution dont l’existence était fort compromise à cette époque. Van Baurscheit mourut célibataire.

Chev. L. de Burbure.

BAUT DE RASMON (François-Pierre-Ignace, baron), homme de guerre, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, naquit à Gand le 22 juillet 1745 et mourut à Peterwaradin, en Esclavonie (empire d’Autriche), le 17 février 1816. Dès l’âge de quatorze ans, le baron Baut entra au service de l’Autriche en qualité de cadet, dans le régiment d’infanterie Wartensleben, n° 28. On était alors au milieu de la guerre de Sept-Ans, de sorte que les occasions de se distinguer ne manquèrent pas au jeune volontaire ; sa conduite à la bataille de Torgau (novembre 1760) lui valut la grade de sous-lieutenant ; il assista ensuite aux journées de Partschendorf, Münchenfrei, de Freiberg qui marquèrent la dernière campagne de l’Autriche contre la Prusse (1762). Lorsque commencèrent les guerres de la révolution française, le baron Baut, qui était devenu capitaine, fit partie des corps autrichiens qui combattirent sur le Rhin ; il fut nommé major en 1795, puis lieutenant-colonel l’année suivante, après s’être distingué à Isny. La réputation de valeur dont il jouissait le fit désigner pour le commandement d’un des bataillons de grenadiers que l’Autriche avait organisés spécialement depuis le commencement de sa lutte avec la république française. Ces bataillons ayant été supprimés au mois de décembre 1797, à la suite de la paix de Campo-Formio, le lieutenant-colonel Baut entra avec son grade dans le régiment d’infanterie de Vukassovick, n° 48, et la guerre ayant recommencé bientôt après, il alla combattre en Italie et se signala à la bataille de Novi (15 août 1799) par un brillant fait d’armes qui lui valut la croix de l’ordre de Marie-Thérèse, ainsi que sa promotion au grade de colonel (1800). L’année suivante, il fut appelé au commandement du régiment d’infanterie de Bellegarde, n° 44, et en 1802, il obtint, en récompense de quarante-deux années de loyaux et brillants services, le titre de baron. En 1805, il alla de nouveau prendre part à la guerre contre la Rrance, mais en 1807, les blessures nombreuses qu’il avait reçues pendant le cours de sa longue carrière l’obligèrent à prendre sa pension ; il reçut à cette occasion le grade honoraire de général. Plus tard, il exerça encore le commandement de Peterwaradin.

Général Guillaume.

Wurzbach, Lexicon der Kaiserthums Oesterreich.