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no 16149, Copia de las cartas que el marqués d’Aytona escrivió à Su Magestad desde Flándes. — Archives des affaires étrangères, à Paris, reg. intitulés Pays-Bas, 1628 et 1629 ; Pays-Bas, 1630-1633 ; Hollande, 1631-1632 ; Hollande, 1633. — Mémoires guerriers de ce qui s’est passé aux Pays-Bas, de 1600 à 1606, par Charles-Alexandre, duc de Croy, in-4o, 1642. — De Thou, Histoire universelle. — Van Meteren, Histoire des Pays-Bas. — Mémoires de Frédéric-Henri, prince d’Orange, in-4o, 1733. — Histoire générale des Provinces-Unies, in-4o, t. VI et VII. — Van Loon, Histoire métallique des Pays-Bas, t. I et II — Conspiration de la noblesse belge contre l’Espagne en 1632, par Théodore Juste ; in-8o. 1851. — Actes des états généraux de 1632, t. II ; in-4o, 1866. — Chalmot, Biographisch woordenboek der Nederlanden, t. II. — Vander Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden, t. II.

BERGHES (Adrien DE), célèbre partisan du xvie siècle, mort en 1572 et connu dans l’histoire sous le nom de Dolhain ou mieux d’Ollehain, l’une de ses terres, était fils de Pierre de Berghes-Saint-Winnoc, chevalier, et de Jeanne de Bailleul, dame héritière de Plantin, Fromentel, Floringen et Amerval. Nous le voyons d’abord figurer, en 1566, au nombre des premiers gentilshommes confédérés de Bréda. Le 5 avril de la même année, il assiste à la présentation de la requête à Marguerite de Parme ; il se rend après cela à Arras, puis à l’assemblée de Saint-Trond et aux conférences de Duffel ; enfin, jusqu’à ce que sonne l’heure de la réaction, il est partout où se joue la partie entre le roi d’Espagne et la nation belge. On lui doit l’invention d’un singulier procédé de recrutement : dans un moment où personne n’eût songé à se marier, il épousa, à Béthune, Marie de Houchin, sœur de son ami Longastre, et convia à ses noces ce qu’il y avait de noblesse au pays d’Artois, gueux et non gueux. Il fit si bien, qu’en quittant la fête tous les invités étaient aussi compromis les uns que les autres. On comprend, après cela, que le duc d’Albe ne manqua point d’arguments pour justifier la sentence « de bannissement sur la vie avec confiscation des biens » qu’il porta contre lui. Adrien de Berghes se réfugia en France d’où, au commencement de 1569, le prince d’Orange le rappela pour lui confier le commandement de la flotte des gueux.

« Malheureusement Dolhain, » dit M. Altmeyer, « quoiqu’il eût rendu des services, n’entendait rien à la marine et se laissait conduire en tout par son lieutenant, qui était d’Enkhuysen, et par un portefaix banni d’Amsterdam. Son extérieur n’avait rien d’imposant non plus ; c’était un homme maigre, avec peu de barbe et portant un sayon vert. » En présence de ces faits, on s’explique sa brouille avec le prince d’Orange pour une question d’argent, mais on ne comprend guère les succès remportés coup sur coup par les gueux de mer et la terreur qu’ils inspiraient aux plus vieux marins espagnols. Un préjugé fort répandu à son époque, et qui voulait qu’un gentilhomme fût apte à tout, avait fait d’Adrien de Berghes un marin. Si encore il avait eu la main heureuse dans le choix de ses officiers, il aurait pu, au même titre que Lumey, passer à la postérité ; mais l’ignorance de ses lieutenants égalait la sienne et leur bassesse ne lui fit point un moindre tort. Accusé d’avoir perdu, par de fausses ou d’imprudentes manœuvres, ses meilleurs vaisseaux, il fut renvoyé du service. Il se retira d’abord à Cologne, puis en France.

Un caractère vulgaire eût continué à bouder son pays, à se montrer indifférent à son sort ; nous n’avons point ce reproche à faire à notre personnage. Sa mort, à nos yeux, rachète toutes ses fautes. Fait prisonnier, le 17 juillet 1572, aux portes de Mons avec plusieurs autres confédérés servant sous les ordres du sire de Genlis, il fut reconnu par un gentilhomme wallon qui se félicita d’avoir une pareille proie à offrir au duc d’Albe. De Berghes lui répondit en s’emparant de l’épieu de chasse qu’il tenait à la main, et sut s’en servir si furieusement contre lui et contre d’autres que, pour arrêter le carnage, il fallut lui prendre la vie. Nous le demandons maintenant : ne valait-il pas mieux mourir ainsi en soldat, debout et fier, que de subir le sourire ou les sarcasmes du duc d’Albe, la curiosité trop grande du conseil de troubles et l’attouchement du bourreau ?

C. A. Rahlenbeek.

L. Le Blond, Quartiers généalogiques. Brux, s. d., t. Ier. — J. Van Vloten, Nederlands opstand tegen Spanje van 1564 tot 1567. Harlem, 1856, p. 153. — A. Henne, Mémoires de Pontus