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fête des saints Pierre et Paul, 1312, par lettres patentes, il reconnut tenir en fief du duc tous les droits qu’il exerçait soit comme avoué, soit comme seigneur, dans Malines et dans les autres terres mouvantes du Brabant. Berthout reprend ici le titre de seigneur de Malines, que l’accord de 1308 avait refusé à son prédécesseur Gilles Berthout.

Le nouveau prélat, Adolphe de la Marck, pressé par le besoin d’argent et craignant de ne pouvoir rentrer en possession de ses droits, engagea la seigneurie de Malines pour un terme de cinq ans à Guillaume Ier, comte de Hainaut et de Hollande, moyennant quinze mille florins. Le comte ne tarda pas à s’apercevoir que dans Malines le pouvoir était partagé entre lui et Florent Berthout. Il engagea donc ce seigneur à lui céder les droits qu’il exerçait. Berthout y consentit, et la vente se fit en 1315, moyennant une rente annuelle de vingt-trois mille livres tournois, plus vingt-trois mille des mêmes livres, à payer dans un délai déterminé. En 1318 ou en 1319, le prélat liégeois restitua les quinze mille florins au comte de Hainaut, et Malines retourna au siége épiscopal. Le comte, ne voulant point devenir vassal de Liége, rétrocéda à Berthout les droits que celui-ci lui avait vendus quelques années auparavant.

L’évêque engagea de nouveau, en 1328, le domaine de Malines à Renaud de Gueldre, époux de Sophie Berthout, fille de Florent. Renaud espérait s’acheminer ainsi vers la possession totale de la seigneurie. Mais une rupture eut lieu entre le comte de Gueldre et l’évêque, celui-ci restitua la somme prêtée en 1329. Florent eut la douleur, la même année, de voir movirir sa fille unique. Il ne lui survécut guère ; il mourut en 1331, laissant pour héritière sa petite-fille, Marguerite de Gueldre, fille aînée de Sophie.

Florent Berthout est le dernier du nom qui figure dans la seigneurie de Malines. Avec lui finit l’histoire politique de ces personnages.

Emm. Neeffs.

Van den Branden de Reeth, Recherches sur l’origine des Berthout. — David, Geschiedenis van Mechelen. — Le Paige de la Laghe, Notes pour servir à l’histoire de Malines, Mss. — A. Mirœus, Opera diplomatica. — Archives de Malines. — Van Gestel, Hist. archiep. Mechl. — Van der Borcht de Moesick, dit Huldenberg, Geboortelinie der heeren vooghden van Mechelen. — Butkens, Trophées du Brabant. — Azevedo y Bernal, Chronyke, outheden der stadt en de provincie van Mechelen. — De Munck, Gedenkschriften van Mechelen. — Sollerius, Acta S. Rumoldi. — De Gerlache, Histoire de Liége. — Chapeauville, Gesta Pontificum, etc. — Gachard, Documents inédits. Mechelsche Chronycke van Tongeren, etc.

*BERTIN (Saint), abbé de Sithiu, plus tard Saint-Bertin, en Flandre, mort l’an 709. Ce saint, dont le nom tudesque était Bertewin, naquit aux environs de Constance, en Suisse, vers le commencement du viie siècle, et entra, fort jeune encore, au monastère de Luxeuil, en Bourgogne, où saint Omer, son parent, l’avait précédé. Luxeuil comptait alors environ cinq cents religieux ; c’était une vaste pépinière de missionnaires qui, après s’y être formés aux sciences et à la vertu, se répandaient ensuite pour porter le flambeau de la foi et de la civilisation dans les régions les plus éloignées de l’Europe. C’est ainsi que saint Omer fut envoyé aux extrémités de la France, pour évangéliser l’ancien littus saxonicum. Il avait été créé évêque de Térouanne et saint Bertin, saint Mommolin et Ebertran, tous moines de Luxeuil, lui avaient été adjoints comme coopérateurs. Le littoral de la mer du Nord était alors bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. La région des polders, actuellement si fertile, était à peine formée, et d’immenses tourbières, entrecoupées de lacs saumâtres, dont les moers constituaient encore, il y a quelques années, les derniers vestiges, s’étendaient depuis Calais jusqu’au Danemark. Le peuple de cette contrée, aussi sauvage que le pays même, était en grande partie livré à l’idolâtrie. Tel était le pays que saint Bertin et ses compagnons vinrent civiliser au viie siècle. Les missionnaires se bâtirent d’abord quelques cellules sur une petite colline près de la rivière d’Aa, mais cet endroit étant trop restreint, ils se construisirent un second couvent dans une île basse formée par la rivière. Cette île faisait partie du domaine donné à saint Omer