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mâles, le titre héréditaire de vicomte.

Il nous reste à signaler son affection pour ses ouvriers, sa charité pour les pauvres, son dévouement pour le bien en tout genre ; dans cette direction, il fut puissamment secondé par sa femme. Instruction variée, soins religieux et médicaux, hygiène des ateliers, habitations ouvrières isolées, ces deux époux allèrent au-devant de tous les besoins et devancèrent tous les progrès ; le nombre d’établissements utiles qu’ils créèrent ou soutinrent de leur bourse est considérable. Nous citerons particulièrement l’école industrielle de Verviers, les écoles primaires et les hôpitaux de cette ville et des environs. R. de Biolley contribua aussi largement à l’embellissement de sa ville natale ; il supporta la plus grande part des frais de construction, sur son terrain, de l’imposante église primaire de Verviers. — Sallanches, Augsbourg, anciennes patries des Biolley, ne furent pas oubliées. Une série d’articles publiés dans l’Univers, par M. L. Veuillot, sur l’alliance de la religion et de l’industrie, le contraria vivement, en livrant au public indifférent le secret de tant de bonnes œuvres. Il en avait le mérite, il en eut aussi les déboires. À l’occasion, il prouva qu’il ne reculait même pas devant l’émeute pour accomplir ce qu’il considérait avec conviction comme le bien ; ses adversaires l’en estimaient davantage.

Il fut enlevé, épuisé par le travail, à l’âge de cinquante-sept ans. Son décès fut un deuil public. Aussi personne ne fut étonné lorsque le commissaire de l’arrondissement de Verviers, F.-J. Lardinois, membre de la Chambre des représentants et ancien membre du Congrès, s’écria en commençant son discours : « Pourquoi cette tristesse générale et ce deuil public ? Assistons-nous aux funérailles d’un prince qui a vécu pour le bonheur de son peuple, ou d’un guerrier qui a rempli le monde de ses hauts faits ? »

La famille royale n’oublia pas la mémoire de cet homme de bien. En 1853, Léopold Ier demanda à sa veuve que la cérémonie de la remise de l’archiduchesse Marie-Henriette, aujourd’hui S. M. la reine des Belges, par les autorités autrichiennes entre les mains de la dynastie de Belgique, eut lieu dans l’hôtel de Biolley.

G. Dewalque.

Renseignements particuliers.

BIRTON (Mathias) ou BIRTHON, imprimeur, né à Luxembourg, mort en 1603 ou 1604. Les hommes qui ont contribué à la vulgarisation de l’art typographique aux Pays-Bas, dans les premiers temps de cette invention merveilleuse, méritent que leur nom soit conservé : c’est à ce titre que Birton est mentionné ici. Ce fut lui qui établit le premier une imprimerie permanente dans la capitale du duché de Luxembourg. Le privilége lui en fut accordé par le roi Philippe II, le 10 avril 1598, et l’on vit, immédiatement après, ses presses en pleine activité. Le texte de ce privilége, fort intéressant, fait connaître que les jésuites venaient de fonder à Luxembourg un nouveau collége pour les études générales (universitaires) et qu’il était indispensable d’y avoir une imprimerie afin de fournir des livres aux étudiants.

Birton, qui devint échevin de sa ville natale, était, du reste, un homme instruit, entendu, qui avait étudié les belles-lettres, la philosophie et particulièrement les mathématiques, la géométrie et la géographie. Malheureusement il profita peu de temps de son privilége : il mourut cinq ans après l’avoir obtenu. Sa veuve continua ses publications jusqu’à l’an 1618.

Bon de Saint-Genois.

Publications de la Société grand-ducale de Luxembourg, t. II, pp. 45-47, (art. de M. Wurth-Paquet). — Neyen, Biographie Luxembourgeoise.

BISET (Charles-Emmanuel), peintre de genre, de portraits, de fêtes galantes, etc., né à Malines en 1633 ou 1634. La ressemblance du genre qu’il adopta avec celui de Gonzalez Coques et la coïncidence des dates, a fait considérer ce dernier comme le maître de notre artiste ; mais on n’a, sur ce point, aucun renseignement authentique. Ce qui paraît être certain, c’est que Biset se rendit en France et que son talent fut fort apprécié à Paris ; il y exécuta, dit-on, plusieurs