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des requêtes et il l’appela, en 1587, à la présidence du conseil de Flandre. Ses connaissances et son caractère honorable furent si bien appréciés, qu’il fut nommé, en 1597, président du grand conseil; mais il décéda avant d’avoir pu jouir des honneurs attachés à cette dignité.

Britz.

Molanus, Histor. Lovan., éd. De Ram, p.563. — Paquot, Mémoires, t. II, p. 578, note. — Théâtre sacré du Brabant, t. I, p. 79. — Manusc. 9939, pp. 124-59 (Hist. du grand cons. de Malines, par Foppens). — MS 5931, Hoynck van Papendrecht, Annales, t. I, pp. 17-66, et t. III-II, p. 373.

BOGAERTS (Félix-Guillaume-Marie), historien, romancier et poëte, né à Bruxelles, le 2 juillet 1805, mort à Anvers, le 16 mars 1851. Orphelin dès le bas âge, il fut élevé par un oncle, le notaire Pinson. Le jeune Bogaerts, doué de beaucoup d’intelligence et d’une aptitude prononcée pour l’enseignement, fit d’excellentes études françaises et latines. Il obtint, en 1828, avec grande distinction, le grade de candidat en philosphie et lettres à l’Université de Gand, et fut nommé quelque temps après professeur au collége de Menin. En 1834, il passa à la chaire d’histoire et de géographie de l’Athénée d’Anvers, qu’il occupa pendant dix-sept ans. Toujours avide d’étendre le cercle de ses études et de ses connaissances, il consacrait les loisirs de ses vacances scolaires à des voyages instructifs : en 1835, il visita l’Angleterre et l’Écosse, avec le peintre Nicaise de Keyser, son ami le plus intime; en 1836 ce fut Paris, que les touristes choisirent pour but de leur excursion littéraire et artistique. En 1840, il parcourut la Suisse, et en 1844, la Hollande. L’Académie d’archéologie de Belgique ayant été fondée en 1842, à Anvers, Félix Bogaerts en fut le premier secrétaire perpétuel, et le 8 janvier 1847, il fut élu membre de l’Académie royale de Belgique, dans la section scientifique et littéraire de la classe des Beaux-Arts. Dès lors il s’était placé au rang des écrivains belges les plus distingues.

Depuis le jour où il occupa la chaire professorale à l’Athénée d’Anvers, jusqu’au moment où il se maria, en 1849, avec demoiselle Louise Le Mair, il vécut en vrai philosophe, en insoucieux célibataire. Il ne trouvait de jouissance que dans la culture des lettres et des arts, s’isolant du monde, mais sans misanthropie, car il éprouvait le besoin d’aimer, d’être aimé, et sut se créer de sincères amitiés. Son physique s’harmonisait avec ses qualités morales : il avait la physionomie ouverte, le regard d’une extrême douceur, un accueil franc et sympathique. Tel était son abord, telles étaient ses relations et sa correspondance. Son mariage, de si courte durée, lui apporta le bonheur du foyer domestique, l’affection conjugale et les joies de la paternité.

La carrière littéraire de Félix Bogaerts commença en 1833, par sa collaboration, avec Edw. Marshall, à la Bibliothèque des antiquités de la Belgique, dont il parut deux volumes in-8o. En 1834, il fit représenter au théâtre de Bruxelles, un drame en trois actes : Ferdinand Alvarez de Tolède; la pièce fut livrée à la publicité; elle n’eut guère de succès scénique. L’auteur ne l’a pas reproduite dans ses Œuvres complètes. Il imprima, en 1837, à Bruxelles, ses Pensées et Maximes, éditées ensuite à Anvers en langue flamande. En 1839, il écrivit dans le Musée des Familles, dirigé par Henri Berthoud, une nouvelle qui fut traduite en flamand, en allemand et en anglais : Les morts sortent quelquefois de leurs tombeaux, puis, Mère et Martyre, épisode de l’histoire du christianisme primitif à Rome, peinture pleine de poésie et de couleur locale; c’est une de ses meilleures conceptions. En 1839 et 1840, parurent deux éditions de luxe de son roman historique, El Maestro del Campo (Gand, en 1567), ouvrage orné de gravures sur bois, d’après les dessins de N. de Keyser. Traduit en flamand, en italien et même en anglais, à New-York, la réputation du romancier belge, que vint consolider son Lord Strafford, traduit aussi en flamand, en anglais, en allemand et illustré par le même peintre, se répandit partout. Ce dernier roman fait époque dans la carrière littéraire de l’auteur (1843); la vogue des œuvres de Walter Scott, de Fenimore Cooper et le succès du Maestro del Campo l’avaient stimulé, son Lord Straf-