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port spécial, signala sa conduite énergique et brillante à l’attention de l’Assemblée nationale de Hollande. Il devint général de division en 1803. En 1806, à l’avénement de Louis Bonaparte au trône de Hollande, il ne tarda pas à gagner l’estime et la confiance du nouveau souverain, qui lui remit le portefeuille de la guerre. L’année suivante, il fut nommé colonel-général de la cavalerie, grand-croix de l’ordre de l’Union, capitaine de l’une des compagnies de la garde royale et gouverneur général de la Frise orientale, que Napoléon Ier venait de céder à la Hollande, en échange de Flessingue. En 1812, il se retira au village de Surhuizom , où il remplit pendant quelques années les fonctions de chef de l’administration locale. Il mourut le 1er février 1826, après avoir légué une grande partie de sa fortune à des établissements de bienfaisance.

J.-J. Thonissen.

Vander Aa, Biographisch Woordenboek der Nederlanden. — Wouters, Histoire chronologique de la République et de l’Empire. — Bosscha, Nederlandsche heldendaden te land, t. III. — Louis Bonaparte, Documents historiques et réflexions sur la Hollande, t. I.

BONIFACE DE BRUXELLES, évêque de Lausanne, naquit à Bruxelles en 1188 et y mourut en 1265 ou 1266. Issu d’une famille honorable il partit, en 1205, pour l’Université de Paris où son amour pour la science et ses progrès rapides dans les études le firent remarquer; aussi y fut-il désigné bientôt pour occuper la chaire de théologie. Il remplit de la manière la plus honorable ces importantes fonctions jusqu’en 1235, et quitta, à cette époque, la chaire de théologie de Paris pour aller occuper celle de Cologne. Il y demeura deux années, pendant lesquelles sa réputation de science et de vertu ne fit que s’accroître. En 1287, le pape Innocent IV l’éleva à la dignité d’évèque de Lausanne et lorsqu’en 1245 s’assembla le concile de Lyon, Boniface de Bruxelles fut appelé à y siéger. Le concile ayant décidé, sur l’avis de l’évêque de Lausanne, que les foudres de l’Église seraient lancées contre l’empereur Frédéric II, qui avait déclaré la guerre au Saint-Siége, l’empereur résolut de faire périr celui qu’il considérait comme son ennemi. Boniface de Bruxelles n’échappa qu’à grand’peine aux embûches qui lui furent tendues de toutes parts par ordre de ce prince. Il gouverna pendant dix ans l’évêché de Lausanne en s’efforçant d’introduire dans son clergé la plus rigoureuse discipline; son zèle faillit même lui coûter la vie. Enfin il quitta son évêché, en 1247, du consentement du Pape, en refusant toute autre dignité.

Thomas de Cantimpré (Livre II, de Apibus, c. 30) écrit qu’après avoir quitté l’évêché de Lausanne, Boniface de Bruxelles fut de nouveau recteur de la faculté de théologie à Paris : Venerabilis Bonifacius, quondum Lausannensis episcopus, nunc rector in theologia Parisiis. Il soutient la même opinion dans le dernier chapitre de son ouvrage (p. 32). Mais, d’après des sources authentiques, Boniface de Bruxelles revint dans sa ville natale en 1247, et se retira à l’abbaye de la Cambre où il mourut en 1265 ou 1266, après y avoir donné pendant dix-huit ans l’exemple de toutes les vertus et de la piété la plus solide.

Molanus, dans son Calendarium Belgicum ex Belgico martyrologio collectum, place Boniface de Bruxelles au nombre des saints et les Bollandistes ont écrit sa vie dans la collection des Acta Sanctorum.

Colvenerius nous apprend, dans ses notes sur Thomas de Cantimpré, que les dépouilles mortelles de l’évêque de Lausanne furent, en 1600, exhumées par l’abbé de Cambron avec l’autorisation de l’archevêque de Malines. Elles furent longtemps conservées à l’abbaye de la Cambre et aujourd’hui elles reposent en l’église de la Chapelle, à Bruxelles.

Bon Albéric de Crombrugghe.

BONJEAN (Jean-Lambert), fabricant de tissus, né à Heusy, près Verviers, le 14 novembre 1796, mort à la Bellangerie, commune de Vouvray (France), le 15 novembre 1851. Il acheva ses humanités au Lycée de Liége, puis alla à Paris où il suivit les cours préparatoires de l’École polytechnique. Entraîné vers les affaires industrielles, il renonça à ses études et se rendit chez son frère, fabricant de drap à Nancy. Après un court apprentissage, vers 1821, Bonjean vint