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et les faire emballer à Paris. Cet accroissement, joint à quelques bonnes acquisitions, nécessita la formation d’un nouveau catalogue, comprenant deux cent vingt-quatre numéros pour les écoles modernes et quatre-vingt et un pour les tableaux dits anciens. Les précédents catalogues, publiés en 1802, 1806 et 1809, montrent, à chaque fois, l’addition de quelques tableaux, qui ne proviennent cependant jusqu’alors, ni de nouveaux dons, ni de nouveaux achats, mais simplement de nouvelles fouilles effectuées, avec plus de soin et plus de loisir, dans les magasins encombrés.

La chute de l’empire français modifia cette situation; des négociations diplomatiques furent entamées par le gouvernement des Pays-Bas, afin d’obtenir la restitution des œuvres d’art dont le pays avait été dépouillé en vertu de la conquête française. Ces négociations aboutirent. Bosschaert fut nommé président de la commission chargée de surveiller la stricte exécution de la convention qui venait d’être conclue; mais la mort vint le saisir au moment même où il acceptait, avec enthousiasme, cette nouvelle mission. Il n’eut donc pas la douceur, si bien méritée par lui, de voir installer dans le musée, qui lui doit son origine, quelques-uns des chefs-d’œuvre les plus accomplis de Rubens et de Jordaens.

Félix Stappaerts.

BOSSCHAERT (Nicolas), peintre de fleurs et de fruits, né à Anvers, selon Immerzeel, en 1696. Il fut élève de Nicolas Crépu, qu’il surpassa. Fort bien doué par la nature comme artiste, il paraît ne pas l’avoir été aussi bien sous d’autres rapports. Weyerman raconte sur Bosschaert des anecdotes apocryphes qu’il convient de ne pas relever; mais, de l’article qu’il consacre au peintre anversois, il ressort d’une manière assez évidente que Nicolas se laissa exploiter par toutes sortes de gens, qu’il vécut pauvre et mourut de même. Le biographe hollandais fait un grand éloge du talent de Bosschaert et sur ce terrain nous pouvons le suivre. Il l’appelle un grand peintre de fleurs, au pinceau délicat; sa manière, dit-il, était belle; ses fleurs, dessinées avec certitude et vérité, sont peintes légèrement et agréablement; son ordonnance est très-grandiose; nous ajouterons qu’il avait un bon coloris et que ses compositions ont un aspect fort gracieux. Le nombre de ses œuvres est considérable, et cependant aucun grand musée d’Europe n’en possède. Il fut surtout employé par ses confrères pour peindre les fleurs et les fruits qui se rencontraient dans leurs compositions. On indique l’année 1746 comme étant celle de sa mort.

Ad. Siret.

BOSSCHAERT (Thomas-Willebrord), ou BOSSAERT, peintre d’histoire et de portrait, naquit à Berg-op-Zoom (ancien Brabant), en 1613. Il quitta fort jeune sa ville natale, et, poussé par le goût des arts, il se rendit à Anvers où il entra dans l’atelier de Gérard Zegers; c’est dès lors qu’on le trouve inscrit dans le livre de la corporation de Saint-Luc, comme élève, en 1629, et comme maître sept ans plus tard. Un an après, en 1637, il obtint à Anvers le droit de bourgeoisie. Un apprentissage de sept années, les leçons et l’influence de la grande école où il avait été formé, avaient développé ses qualités naturelles. Cependant, désireux de se perfectionner encore et de visiter les contrées étrangères, il se mit en route pour l’Italie où il séjourna quelque temps. Non-seulement il y continua ses études avec succès, mais encore il y reçut des commandes qui le firent connaître avantageusement. On suppose avec assez de raison que Bosschaert revint par l’Allemagne, car il fut également apprécié dans ce pays dont les souverains l’employèrent. C’est à Anvers, dont il était devenu citoyen, qu’il alla s’établir; nous devons relever à ce propos l’erreur d’Immerzeel qui, par inadvertance sans doute, a dit : « Revenu dans sa ville natale. » Or, nous pensons qu’il ne revit jamais celle-ci. En effet ce n’était pus là le séjour que pouvait choisir un artiste, tandis que la brillante cité d’Anvers était à cette époque un des grands foyers artistiques du monde. L’Angleterre et l’Espagne