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d’or au chapitre célébré à la Haye le 2 mai 1456.

En 1457, il partit de l’Écluse à la tête d’une flotte bien armée pour combattre des pirates qui dévastaient les États du duc de Bourgogne. En 1458, il se rendit à Utrecht, pour réduire à l’obéissance les habitants de cette ville qui s’était insurgée. Il fut envoyé ensuite, ainsi que le comte d’Étampes, à Saint-Omer, pour y tenir parlement (selon l’expression de Chastellain) avec le comte de Warwick, qui commandait la ville de Calais. Il accompagna aussi le comte de Charolais, l’année suivante, afin de représenter le duc de Bourgogne à Arras, où avaient été mandés les trois états d’Artois. Nous le voyons dans toutes les joutes, qui eurent lieu à cette époque, « en moult fier et pompeux arroy; » il manifestait le plus grand penchant pour ces plaisirs guerriers « pensant, au dire de Chastellain, par icelle voie surpasser tous autres chevaliers de devant lui. » La lutte qu’il soutint en Angleterre contre lord Scalles, en 1467, est célèbre dans l’histoire. Jean de Wavrin, dans ses chroniques, en parle en ces termes : « les queles armes eulx deux, de cheval et de pié, adcomplirent moult notablement. » En 1461, encore, il assista avec le duc Philippe de Bourgogne aux fêtes qui furent célébrées à Paris lors du couronnement du roi de France Louis XI. Jacques Du Clercq nous apprend que parmi les seigneurs présents à ces fêtes Antoine de Bourgogne « estoit l’ung des mieux enpoinct. »

Chargé par le duc de conduire deux mille combattants dans les mers de la Propontide, pour y prendre part à la croisade, Antoine de Bourgogne s’embarqua à l’Écluse le 21 mai et sa flotte se trouva réunie à Marseille à la fin de juillet 1464, après avoir été dispersée par une tempête affreuse. Il organisa une expédition sur les côtes de Barbarie et fit lever le siége de Ceuta, attaqué par les Mores. De retour à Marseille, il y reçut l’ordre de ramener l’expédition en Flandre, et vers les derniers jours de février 1465, il arriva à Bruxelles, à la cour du duc Philippe.

Au mois de mai 1465, le grand bâtard fut revêtu d’un commandement important dans l’armée destinée à envahir la France sous les ordres du comte de Charolais. Après avoir obligé la place de Nesle, en Vermandois, à lui ouvrir ses portes, il mit le siége devant Beaulieu qui se rendit au bout de huit jours, et rejoignit le comte de Charolais au mois de juillet, dans les plaines de Montlhéry. Dans la bataille qui s’y livra le 16 juillet, il lui sauva la vie. Philippe de Commines nous dit que sa bannière y fut tellement dépecée « qu’elle n’avoit pas ung pied de longueur. »

L’année suivante, on lui confia le commandement de l’avant-garde dans l’armée que le duc conduisait contre Dinant. Les Dinantais vinrent lui offrir, comme les Gantois l’avaient fait en 1453, les clefs de la ville. Le duc de Bourgogne les ayant acceptées, envoya immédiatement le bâtard combattre les Liégeois, qui s’étaient mis en route pour porter secours à leurs alliés : il les rencontra et les défit près de Waremme. Cette même année il fut envoyé en Angleterre afin de combattre les efforts du roi de France pour entraîner cette puissance dans une ligue contre le duc; il séjourna tout un mois en Angleterre et y apprit la mort de son père. — A la fin de l’année 1467, il prit part à une nouvelle expédition contre les Liégeois, assista à la bataille de Saint-Trond, à la reddition de la ville de Tongres et enfin à la reddition de Liége. — L’année suivante, les Liégeois s’étant de nouveau soulevés, le grand bâtard assista au siége et à la prise de leur ville et fut envoyé au pays de Franchimont, « là où touts les Liégeois se sont retraiz, pour les combattre. »

Le grand bâtard conserva toujours au duc Charles une fidélité peu douteuse; « si le duc, dit Meyer, avait écouté ses avis, il n’eût pas commis les fautes qui amenèrent sa perte. » Aussi jouissait-il de toute la confiance de son frère, qui le chargea du commandement de ses armées dans ses pays de Bourgogne. Le 18 septembre 1473, il accompagna à Trèves le duc lors de l’entrevue qu’eut