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provenant de la riche abbaye de Saint-Bertin, et qui ont été exécutées vers l’année 1456; ces panneaux, dont les bénédictins Martene et Durand disent qu’ils n’ont pas de prix et que Rubens voulut les acquérir en les couvrant de pièces d’or, passaient pour être de Memlinc et sont aujoud’hui dans le palais du prince Frédéric d’Orange, à la Haye. — 2° La Sybille de Tibur prédisant à Auguste la naissance du Sauveur, chez M. Schöff-Brentano, à Francfort; etc. Un nouvel examen permettra d’opérer un triage définitif de ce qui appartient à Bouts d’avec ce qui doit être restitué à ses fils ou à ses élèves, qui imitèrent sans doute sa manière et surtout les défauts qui y sont inhérents.

Bouts parait n’être pas resté étranger aux premiers essais de gravure faits en Belgique; mais, à ce sujet, on en est réduit, jusqu’à présent, à de simples conjectures.

Alph. Wauters.

BOUTS (Thierri) le jeune, peintre, fils du précédent, probablement né à Louvain vers 1448, mort vers la fin du XVe siècle : il n’existait plus à la date du 3 mai 1491. Le second Bouts fut comme son père peintre de tableaux({pictor imaginum) et, suivant toute apparence, c’est lui que Guicciardin désigne sous le nom de Thierri de Louvain en le distinguant de Thierri de Harlem. Par malheur on n’a pu recueillir jusqu’à ce jour aucune donnée sur ses œuvres; ce que l’on a découvert ne concerne que sa personnalité et ses biens. Il doit être né vers 1448, puisqu’il avait déjà atteint l’âge de vingt-cinq ans en 1473. Le 23 juin 1476, après la mort de son père, lui et son frère Albert se partagèrent l’avoir de leurs parents et, notamment, le logis paternel, dans la rue des Récollets, à Louvain. En janvier ou février 1476, il épousa Marguerite de Berlaer. En 1482 et 1483 il encourut des punitions pécuniaires : en 1482-1483, une amende de douze sous de gros, pour avoir blessé l’hôte de l’auberge à l’enseigne de Saint-Georges; en 1483, une amende de dix sous pour avoir tiré l’épée contre une personne qui lui était inconnue. Il testa le 28 octobre 1490. Il faut probablement reconnaître dans cet artiste le graveur qui se servit du monogramme B... S., graveur dont l’œuvre est à la fois considérable et intéressante : il y en a vingt-deux pièces dans Bartsch et vingt-huit dans Le Blanc. Ce maître, à ce que dit Renouvier, exécuta avec quelque vérité de petits sujets familiers et traita avec légèreté des couples amoureux, des enfants, des paysans.

Alph. Wauters.

BOUTTATS, BOUTATS ou BOTTATS. Sous ce nom patronymique sont mentionnés dans les biographies d’artistes plusieurs graveurs belges, la plupart Anversois de naissance. Bouttats (Frédéric), le premier en date, dessinateur, graveur à la pointe et au burin, est fils d’un peintre des mêmes nom et prénom, qui fut reçu franc-maître dans la gilde anversoise de Saint-Luc vers la fin de 1612, sous le doyenné de Sébastien Vrancx. Il naquit à Anvers en 1620, selon Immerzeel junior et Chrétien Kramm, vers 1630 d’après Huber et Rost, ainsi que d’après Charles Le Blanc: ce qui est évidemment erroné, puisqu’on a de Frédéric Bouttats le portrait d’Hermannus Tegularius, ecclesiæ Delphinensis pastor, au millésime de 1641. On ignore l’année de la mort de ce graveur, qui fut le chef d’une nombreuse lignée d’artistes, presque tous appartenant à la Belgique par leur origine ou par leurs œuvres, nommément Gaspard et Gérard Bouttats, ses deux frères; Philibert et Jean-Baptiste Bouttats, ses fils; Pierre-Balthazar Bouttats, fils de Gaspard.

Il paraîtrait que Frédéric Bouttats procréa quatre filles et vingt fils, dont douze se livrèrent à la gravure. Cette dernière assertion est difficile à contrôler, vu que les biographes ne font connaître ni les particularités de l’existence, ni les productions de la majeure partie d’entre eux. Ils ajoutent seulement les noms de Auguste et Pierre-François Bouttats aux susnommés, sans établir le degré de parenté, et même en indiquant très-vaguement leur origine. Frédéric Bouttats grava d’après divers artistes contemporains: J.-B. van Heil, portraitiste bruxellois; David Ryckaert, peintre de genre, et aussi d’après ses propres dessins. Charles Le Blanc, résumant les