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bouttats (Frédéric), batteur d’or, né à Anvers, fut immatriculé en avril 1690 dans la corporation artistique de Gand. Les registres aux résolutions échevinales constatent, qu’à la date du 24 mai de cette année, fut admise une requête de Frédéric Boutthats, jadis habitant d’Anvers, sollicitant l’autorisation de s’établir à Gand, sous la protection spéciale du magistrat, et de s’y livrer au métier de batteur d’or. L’autorisation lui fut accordée, avec octroi d’exemption, pendant trois années, du service et de la contribution de la garde bourgeoise. Il y avait alors pénurie de batteurs d’or en cette ville ; de 1664 à 1690, trois seulement avaient pris la maîtrise : deux en 1665, un en 1686. Les artistes gantois s’approvisionnaient de feuilles d’or à Tournai.

Edm. De Busscher.

Huber et Rost, Manuel des curieux et des amateurs de l’art, t. VI. — Brulliot, Dict. des monogrammes, chiffres et marques des peintres et des graveurs. — Charles Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes. — Chrét. Kramm, Levens en werken der hollandsche en vlaamsche schilders, graveurs, etc. — Piron, Levensbeschryving, etc. — J.-B. Vander Straelen, Jaerboek der vermaerde en kunstryke gilde van Sint-Lucas, in Antwerpen. — Archives communales de Gand, Registres aux résolutions échevinales, 1688-1693.

BOUVAERT (Godefroid), abbé de Saint-Bernard sur l’Escaut, vivait vers le milieu du XVIIIe siècle. Il publia plusieurs pièces de poésies qui sont éparpillées dans différents recueils, entre autres Den lof van den ezel (l’éloge de l’âne), inséré dans le « Comptoir Almanach voor ’t schrickeljaer van ons Heere Jesu-Christi M.D.CC.LXXVI, Antwerpe, P.-J. Parys. » Les poésies du père Bouvaert se distinguent par une verve facile et piquante.

F.-A. Snellaert.

BOUVERIE (Jean DE LA) ou BOVERIE, sire de Bierbeke et de Wierre (ou Saint-Jooris-Weert), chancelier de Brabant, vivait à la fin du XVe siècle. Il fut, dès l’année 1467, conseiller et procureur général au conseil d’État et privé que Charles le Hardi institua après la mort de son père Philippe le Bon. En 1473, il devint second président au grand conseil de Malines par la volonté du même souverain et fut chargé ensuite, par la duchesse Marie, des fonctions de chef du grand conseil, en remplacement de Jean de Carondelet, seigneur de Champvans. Enfin, le 23 novembre 1481, Jean de la Bouverie succéda comme chancelier de Brabant à Geldolphe Vander Noot, dignité qu’il occupa jusqu’au 29 novembre 1483, et en vertu de laquelle il intervint, au nom de Maximilien d’Autriche, en plusieurs traités conclus avec le roi de France Louis XI. Le nom de Jean de la Bouverie, rite par Philippe de Commines, revient assez souvent dans nos annales. Ainsi, dans le précis des archives de la Flandre occidentale, on lit dans une lettre des députés de Bruges aux états généraux : « Mademoiselle de Bourgogne a reçu de divers lieux et par plusieurs députés de Béthune les nouvelles les plus graves sur les entreprises que le roi de France fait chaque jour en Artois. Elle a supplié les mains jointes et les yeux remplis de larmes, le sire de Rumbeke et maître Jean de la Bouverie de se rendre près des membres des états pour réclamer des secours, offrant d’y employer sa personne et ses biens. » C’est donc à Jean de la Bouverie que l’héritière de Charles le Hardi recourut au milieu des dangers où elle se trouvait exposée par suite de l’ambition de Louis XI.

En 1478, Maximilien avait résolu de profiter du court séjour que les préparatifs de la guerre contre Louis XI le contraignaient de faire à Bruges, pour relever le célèbre ordre de la Toison d’or. La cérémonie eut lieu dans l’église de Saint-Sauveur. L’évêque de Tournai y prononça une docte harangue où après avoir raconté l’origine et le but de l’ordre, il engageait le duc d’Autriche à ne pas le laisser éteindre. Jean de la Bouverie, comme président du conseil du prince, répondit en son nom : « Qu’il était prêt à poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs pour l’honneur de Dieu, la protection de la foi catholique et la gloire de la noblesse. »

En 1481, Jean de la Bouverie fut envoyé avec Jean de Berghes comme commissaires de Maximilien à la conférence qui devait se tenir à Saint-Quentin