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maître de Saint-Luc, en 1686, et mourut en 1720, un an seulement après son père Pierre. On cite parmi ses élèves le bon peintre Pierre Snyers, qu’il reçut dans son atelier, en 1694.

Ad. Siret.

BREDAEL (Jean-Pierre VAN), fils de Pierre, le vieux, peintre de batailles, campements, paysages, fleurs, etc., naquit à Anvers, vers 1654. Il fut élève de son père, mais lorsqu’il se sentit assez fort pour voler de ses propres ailes, il quitta sa patrie et se dirigea vers l’Allemagne. Weyerman le rapporte ainsi et le séjour de Jean-Pierre à Vienne n’offre pas de doutes; seulement, il paraît assez difficile d’en préciser l’époque. En 1673, notre artiste se trouvait à Anvers, où il fut parrain d’un fils de sa sœur, Marie-Anne, épouse du peintre Pierre Ykens.

En 1680, Van Bredael fut inscrit comme franc-maître de Saint-Luc dans la corporation; en 1682, il fut derechef parrain d’un autre fils de Pierre Ykens; jusque-là il ne nous paraît pas qu’il y ait de place pour un long séjour à l’étranger; en 1689, Jean-Pierre fut élu doyen de Saint-Luc, mais il se racheta de cette charge. Ne serait-ce pas vers cette époque qu’il songea à s’expatrier? Il devait avoir alors environ trente-cinq ans et aucune date concernant son séjour en Flandre ne se trouve plus mentionnée.

L’art avec lequel il peignait les batailles fut bientôt apprécié à Vienne et lui valut des protecteurs parmi les grands de l’époque. Il fut employé par le prince Eugène de Savoie, et, son succès allant toujours croissant, l’empereur Léopold voulut voir ses ouvrages. Ce prince en fut si satisfait qu’il appela Jean-Pierre à la cour et lui fit plusieurs commandes. On ignore si Van Bredael contracta mariage en Allemagne. En tous cas, il resta à Vienne jusqu’à sa mort, qui arriva vers 1733. Quatre de ses ouvrages y sont restés et se voient dans la galerie du Belvédère; ce sont la Bataille de Peterwaradin contre les Turcs, en 1716, la Bataille de Belgrade, en 1717, signées, dit le catalogue du Musée : J.-P. Van Bredal, ce que nous avons quelque peine à admettre. Ensuite une Chasse au faucon et une Chasse au sanglier, signées, la première J.-P. Van Breda, la seconde J.-P. Van Breda f. 1717. Le même catalogue confond les dates de naissance de Jean-Pierre et de son frère Alexandre; l’année 1630 est celle où ce dernier vit le jour. Un autre Van Bredael, avec le prénom de Pierre, fut reçu franc-maître de Saint-Luc en 1720; il était allié aux peintres de ce nom, mais on ignore à quel degré.

Ad. Siret.

BREDAEL (Jean-François VAN), fils d’Alexandre, dont il est parlé dans l’article consacre à Pierre, le vieux, peintre de paysage avec figures et animaux, de campements, etc., naquit à Anvers. Descamps nous indique pour date de sa naissance le 19 mars 1683, date admise par plusieurs auteurs; mais Alexandre, père de Jean-François, ne s’étant marié qu’en 1685, et n’ayant eu d’enfants qu’à partir de 1686, l’assertion de Descamps tombe encore une fois parmi les innombrables erreurs qu’il a commises. Jean-François fut baptisé à Anvers, le 1er avril 1686; il fut élève jusqu’en 1701 de son père. Nous croirions volontiers, ne fût-ce qu’en regardant son tableau du Louvre, qu’il reçut aussi les leçons de son oncle Jean-Pierre; on sait, en effet, que celui-ci, établi en Allemagne, était le peintre de batailles et de scènes militaires de la famille. Cependant, pour être tout à fait conforme à la vérité, nous devons ajouter que Jean-François accepta non-seulement les traditions de la famille en imitant Breughel de Velours, mais qu’en même temps il pasticha Wouwermans et parfois d’une manière assez parfaite pour que les plus fins connaisseurs y fussent trompés. Descamps raconte que le jeune artiste travailla neuf années dans le célèbre cabinet du marchand de tableaux Jacques De Wit, et qu’il fit, pour celui-ci, une grande quantité de copies de Breughel de Velours et de Wouwermans, copies vendues sans scrupule pour des originaux. Weyerman, qui appelle notre artiste N. van Breda, nous dit que ses imitations ne se reconnaissaient qu’à un coloris un peu porcelaine d’aspect, bien différent de la transparence de Breughel de Velours. Quand il eut suffisamment