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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

me refuser une chose aussi simple, après la peine que j’ai prise de vous en expliquer les motifs. »

Après avoir risqué encore quelques questions, Diana consentit à faire ce que son père lui demandait.

« Et vous aurez soin de vous y prendre adroitement, dit avec insistance le capitaine au moment où ils se séparaient.

— Je ne vois pas qu’il y ait besoin d’aucune adresse, papa, répliqua Diana, la chose est très-facile. Mme Sheldon aime beaucoup à parler de ses affaires personnelles. Je n’aurais qu’à lui adresser une question encourageante au sujet dès Meynell et elle m’en parlera pendant une heure en entrant dans les plus minutieux détails sur tout ce qui a rapport à eux dans l’histoire de la famille. Il est probable que j’ai déjà entendu cette histoire tout au long, sans y faire attention. Il m’arrive souvent de penser à autre chose pendant que Mme Sheldon parle. »

Trois jours après cette conversation, Paget alla voir Sheldon dans la Cité.

Il reçut une très-belle récompense pour ses travaux à Ullerton et rentra en possession des extraits qu’il avait faits des lettres de Matthieu Haygarth, mais non de la lettre autographe de ce même Matthieu ; Sheldon avoua qu’il avait égaré ce document.

« Il a égaré la lettre originale et il a eu amplement le temps de copier mes extraits. Me croit-il assez dépourvu d’intelligence pour ne pas voir cela ? » pensa Horatio, au moment où il quittait le bureau de l’agent de change, enrichi, mais non satisfait.

Dans le cours de la même journée, il reçut une longue lettre de Diana, contenant l’histoire entière de Meynell, telle que Mme Sheldon la connaissait.