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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« Que puis-je demander de plus ? se dit-elle. Il est bon, brave, loyal, et il m’aime. Si j’étais princesse, mon mariage serait négocié par d’autres, et j’aurais sujet de me considérer comme heureuse si mon fiancé avait les qualités de M. Lenoble, Et il m’aime, moi qui n’avais jamais eu le moindre empire sur le cœur d’un homme ! »

Elle avait pris par Hyde Park, comme la première fois, et ses pensées, bien que confuses, n’étaient pas douloureuses, désagréables.

Un sourire à la fois tendre et réservé se dessinait sur son visage, quand elle entra dans le petit salon où l’attendait Lenoble.

Pour cette pauvre âme désolée, il y avait une certaine douceur dans l’idée que sa présence était attendue par quelqu’un.

Quand elle s’arrêta sur le seuil de la porte, rougissante, tremblante, son adorateur traversa la chambre et brusquement la saisit.

Ses bras vigoureux l’enlacèrent ; il la serra contre sa poitrine, et, dans cette étreinte, il se jura qu’elle était sienne pour toujours.

Dans toutes les histoires d’amour, il y a un moment où l’engagement est comme scellé.

Diana leva les yeux sur ce franc et doux visage et sentit qu’elle avait trouvé son vainqueur.

Maître, ami, protecteur, mari, amant idolâtre et dévoué, champion brave et sans peur, il était tout pour elle, et elle devina sa puissance et sa valeur quand elle leva timidement les yeux sur lui, honteuse de se laisser conquérir si facilement.

« Monsieur Lenoble !… balbutia-t-elle, en essayant de